Notre Ville « accueille » aujourd’hui plus de 30.000 de personnes d’origine étrangère (majoritairement issues de l’UE). Certaines sont installées chez nous depuis très longtemps. D’autres viennent d’arriver et leur intégration pose de multiples problèmes. Cette intégration est d’autant plus difficile que ces personnes sont ressenties par une part non négligeable des autres Liégeois comme étant, au minimum, des « pique-assiettes ».
Des dispositifs, y compris communaux, ont été mis en place pour faciliter l’intégration de ces personnes migrantes et le rôle du CPAS est central dans cette matière. Il semble que ces dispositifs ne touchent pas, loin s’en faut, toutes les personnes potentiellement concernées. Ce constat est d’autant plus compréhensible que certaines de ces personnes sont chez nous en tant que « clandestins »…
Même si les compétences communales sont limitées en la matière, nous proposons que des gestes de bienvenue soient posés à l’égard de ces personnes. Nous voudrions que la Ville de Liège dise à ses nouveaux habitants (ceux-là et tous les autres !) qu’elle est heureuse de leur arrivée et que celle-ci constitue une opportunité d’enrichissement commun.
Pour que cet accueil ne soit pas purement protocolaire et qu’il s’inscrive dans la durée, nous cherchons des pistes d’actions concrètes du genre de la création de « cafés des langues » qui permettrait des échanges de savoirs entre Liégeois francophones et ceux qui connaissent parfois parfaitement sur le bout de la langue une autre langue… Ce type d’action pourrait par exemple s’inscrire dans la logique d’un Service d’Echanges Local…
Dans le même ordre d’idées, une action « forte » serait de faire voter par le Conseil communal une motion affirmant que la Ville refuse d’accueillir sur son territoire toute infrastructure d’accueil, fût-elle fédérale, constituant un recul des libertés et des règles démocratiques (nous pensons notamment à la présence d’un agent détaché à Liège par l’Office des étrangers et aux « centres fermés », comme celui de Vottem).
Nous proposons également de promouvoir une politique de jumelage guidée par l’origine des migrants que l’on accueille sur notre territoire.
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Les commentaires postés par les internautes
Accueillir les migrants
Cette fiche ne contient pas suffisamment d’exemple et de documentation pour satisfaire à mes exigences.
Les migrants représenteraient 20% de la population ; et encore, il ne s’agit que de chiffres ne reprenant pas les personnes qui ont obtenu la nationalité belge, ni les personnes sans autorisation de séjour.
Ces 20% - et plus - sont aussi la force de notre Ville. Ils animent nos quartiers, consomment chez nous, et ont tous un rêve : payer des impôts.
Le terme "intégration" n’est pas le plus opportun, à mon avis. Lorsque des populations se rencontrent et se mélangent, il y a plusieurs manières de se mélanger :
– l’intégration : les communautés étrangères vivent à l’intérieur de la communauté accueillante. Les deux ne se mélangent pas. Cela fait penser aux ghettos des villes nord-américaines ;
– l’assimilation : les personnes étrangères adoptent les us et coutumes de la communauté accueillante. Ils perdent la leur. En pratique, cela n’est pas possible ;
– l’osmose : les deux communautés se mélangent et s’enrichissent des us et coutumes de chaque communauté. Au final, la communauté accueillante a fait évolué sa propre culture, de même que la personne arrivée.
Je prone, pour ma part, que l’osmose soit la manière dont les étrangers vivent à Liège : nous avons à apprendre et à nous enrichir de leur présence parmi nous.
Toutes les recherches le disent : la rencontre de plusieurs communautés produit toujours des frictions à court terme, mais est enrichissante à moyen et à long terme. Pour que ces frictions soient limitées, il est important que les pouvoirs publics s’investissent pour les réduire, les encadrer, et conduire les deux populations plus rapidement vers cet état d’enrichissement mutuel.
Je pense à plusieurs axes de travail :
– le personnel de l’administration
Au Sada (Service Accueil des demandeurs d’asile, le service du CPAS qui accueille différentes catégories d’étrangers), ils n’ont qu’un ou deux téléphones, sont en manque d’ordinateurs, etc. Mais ils ont aussi d’autres besoins en termes de formation, ...
Une première chose serait donc d’outiller correctement TOUS les travailleurs de tous les services du CPAS, et de les former à la législation. Et que les opérateurs de formations ne soient pas issus de l’Office des Etrangers (comme c’est parfois le cas - et qui enseigne surtout les méthodes d’expulsions), mais d’avocats spécialisés, etc.
Parmi les autres travailleurs de l’administration communale, mais aussi au sein de l’enseignement de la Ville devraient être formés des médiateurs interculturels.
– le renforcement du tissu social
Les associations qui s’occupent des étrangers devraient être renforcées par des aides directes, mais aussi indirectes : trouver un local gratuitement, etc.
Le CPAS devrait jouer son rôle de coordination du réseau associatif existant. Les assistants sociaux ne sont pas du personnel administratif chargé de préparer les décisions du comité de l’aide sociale : ils doivent retrouver leur rôle social et être déchargés de ces tâches de contrôle. Ca serait une révolution au sein du CPAS.
– proposer des formations "pour comprendre Liège"
La Région Wallonne est en train de mettre en place des cours "d’intégration". Mais pas besoin d’attendre cinq ans avant de commencer une action à Liège : plusieurs opérateurs pourraient accompagner les primo-arrivants dans leur découverte de la Ville : où sont les services d’aide principaux ? Où trouver un traducteur ? Comment contacter un médecin ? Comment fonctionne le tri des déchets et pourquoi on les trie ? Mais aussi : comprendre la sécurité sociale, être aidé dans l’inscription de ses enfants à l’école, comment faire reconnaitre son diplôme, etc.
Un autre sujet qui pourrait intéresser les étrangers : quel est l’histoire, les fêtes, le folklore de Liège.
Le tout, bien sûr, sans tomber dans la formation paternaliste "expliquer qu’il ne faut pas jeter ses papiers par terre", "apprendre à utiliser une fourchette" (on a quelques expériences dans notre passé colonial), mais en veillant à mettre l’accent sur la découverte des différences mutuelles, sur l’enrichissement commun dans cet échange.
Une autre thématique d’action dans les formations pourrait être en lien avec l’emploi. Les personnes d’origine étrangères sont souvent jeunes, motivées, en bonne santé. Ils ne demandent pas mieux que de travailler, mais n’ont parfois pas les points de repères et compétences nécessaires (en terme de formation, mais aussi des manières d’agir qui sont spécifique à notre culture, notre environnement belge et liégeois : comment chercher de l’emploi ? Comment préparer un CV, etc.)
On en profite tous : quelqu’un qui a un emploi paie des impôts, consomme, etc.
Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire et à faire... Et cette fiche pourrait être enrichie, selon moi.
Accueillir les migrants
On peut être contre les centre fermés. c’est une chose, une opinion politique.
Par contre dire qu’ils sont contre les droits de l’homme, ce n’est pas tout à fait vrai. Aucun texte de droits de l’homme ne le dit. L’article 5 de la Convention européenne des droits de l’Homme dit même qu’on peut arrêter et détenir quelqu’un en vue de l’éloigner du territoire.
Si la Belgique s’est déja souvent fait condamné pour des questions relatives à l’enfermement de personnes sans papiers, cela l’a toujours été pour des questions annexes.
– enfermement d’enfants non accompagnés
– enfermement d’enfants accompagnés mais dans un lieu fermé inadapté
– longueur de la détention sans qu’une procédure d’éloignement soit effectivement en cours
– absence de considération de la situation médicale d’un résident,
....
Accueillir les migrants
Chers amis,
À propos des "Centres fermés", il convient de rappeler que « tant la criminalisation de l’infraction administrative que constituent l’entrée et le séjour irrégulier, que la détention des étrangers en séjour irrégulier sont dénoncées comme contraires aux obligations des États en matière de droits humains par de nombreux organismes internationaux, comme Amnesty International, le Groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire, le Haut commissariat aux droits de l’Homme des Nations-Unies... (...) La décision de détention est prise par l’administration (l’OE) et non par le pouvoir judiciaire, ce qui constitue un recul des règles démocratiques ».
(Dossier pédagogique élaboré par la CIRÉ, p. 27 (coordination de 23 associations œuvrant pour la défense des droits des des réfugiés et des étrangers - dont Amnesty International, PAC, MRAX, FGTB, CSC...).
Tenant compte de ce qui précède, je propose de modifier quelque peu l’avant-dernier paragraphe de cette fiche, de la manière suivante :
«
Dans le même ordre d’idées, une action « forte » serait de faire voter par le Conseil communal une motion affirmant que la Ville refuse d’accueillir sur son territoire toute infrastructure d’« accueil », fût-elle fédérale, amenant un recul des libertés et des règles démocratiques (nous pensons notamment à l’agent détaché à Liège par l’Office des étrangers et au « Centre fermé » de Vottem).
»
L’insertion de ces deux liens hypertexte rendrait, me semble-t-il, plus directe, plus incarnée et plus proche de l’actualité la proposition programmatique.
Bien à vous,