Réduire notre dépendance au pétrole et lutter contre les changements climatiques

La société dans laquelle nous vivons dépend à maints égards de la possibilité de disposer de pétrole à bon marché et en quantités abondantes. Nous savons pourtant que cette ressource va rapidement devenir de moins en moins disponible, car de plus en plus difficile à extraire. Son prix ne peut donc que croître. Par ailleurs, la demande mondiale ne cesse d’augmenter, ce qui amplifie le problème. L’agence Internationale de l’Énergie, à la suite de l’ASPO (Association d’étude des pics du pétrole et du gaz) a annoncé en 2011 que le pic mondial de production de pétrole conventionnel (celui facile à extraire et représentant actuellement 80 % de la production mondiale) avait été atteint en 2006. Il s’agit du moment où nous avons consommé la moitié des réserves mondiales de pétrole conventionnel, tenant compte des découvertes probables dans le futur.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de pétrole, mais qu’il deviendra plus ou moins vite impayable pour la plupart des citoyens et réservé à certaines applications « indispensables ». Ces variations du cours international du pétrole ont un effet direct sur l’économie mondiale et locale : une augmentation de prix du pétrole entraîne directement un ralentissement de l’économie. Le pétrole est le « sang » de notre économie depuis des décennies, et les dernières grandes crises économiques ont été conditionnées en partie par ce facteur important, mais masquées pour le grand public derrière les problématiques bancaires et financières.

Dans le même temps, les changements climatiques ne sont plus à démontrer et leurs effets se font sentir partout dans le monde. Nous devons par conséquent modifier rapidement notre manière de vivre et organiser la société afin de répondre à la fois à ces enjeux, énergétique et climatique. Nous voyons ici une belle opportunité de réorienter notre société, notre ville, notre commune en tenant compte de la crise économique, culturelle, sociale, environnementale que nous vivons.

Le programme de VEGA regorge d’analyses et de propositions qui font partie d’un projet global, dans l’esprit des initiatives de Transition, des Slow Cities et autres dynamiques citoyennes et associatives qui tentent de donner plus de place à la sobriété et à la convivialité. De plus en plus de villes rejoignent ces mouvements et mettent en place une réorientation partielle ou totale de leur fonctionnement pour proposer à leurs citoyens une ville où l’on vit, où l’on respire et où l’on se sent bien.

Par ailleurs, la coopérative VEGA constate que les indicateurs écologiques sont tous dans le rouge et que la situation ne s’améliore pas malgré les signaux d’alerte qui nous parviennent de toutes parts et qui se sont très fortement amplifiés ces dernières années. Nous pensons qu’il est indispensable d’entamer un virage significatif afin que notre planète reste habitable et accueillante dans les prochaines décennies. Cela nécessite de l’ambition politique, mais également une prise de conscience de la population qui doit exercer une pression croissante sur le monde politique ; quant à ce dernier, il ne devrait pas succomber aux seuls intérêts économiques, au détriment de cet objectif.

Nous proposons ainsi, sur le plan énergétique, d’adopter la stratégie des « Négawatts », qui consiste à simultanément réduire sa consommation d’énergie, augmenter l’efficacité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables.

Dans cet esprit, nous proposons de :

  • Refuser l’énergie nucléaire comme source d’électricité ; nous considérons cette filière de production comme destructrice, non-contrôlable et non durable. Par conséquent, nous proposons que la Ville choisisse un fournisseur d’électricité qui ne cautionne pas l’énergie nucléaire et soutienne activement la sortie du nucléaire au niveau fédéral.
  • Poursuivre les économies d’énergie engagées par la Ville et proposées aux citoyens à travers la campagne « Engage », notamment. Nous porterons par ailleurs une attention particulière au choix des matériaux pour limiter les pollutions intérieures dans le cas d’isolation, de rénovation...
  • Étendre cette campagne aux commerces du territoire et inclure notamment au Règlement communal d’urbanisme (RCU) l’obligation de disposer de portes et de les laisser fermées lorsque la température extérieure est inférieure à 12 degrés (par exemple) ou supérieure à 28 degrés (par exemple) afin de limiter les consommations importantes respectivement en chauffage et en climatisation. Cette mesure s’inscrit également dans notre désir de favoriser le commerce de proximité dans la mesure où ce sont majoritairement les grandes enseignes qui ont recours à ces pratiques.
  • Étudier les mesures qui permettraient d’encourager les propriétaires à diminuer le montant de la facture énergétique du locataire (et par conséquent d’alléger l’impact environnemental).
  • Réduire la consommation d’électricité de la Ville, notamment en accélérant le remplacement des éclairages publics, mais également par diverses mesures au sein des services communaux (chasse aux écrans en veille, gestion des ordinateurs et de l’éclairage, etc.).
  • Soutenir le développement d’une énergie locale renouvelable en lançant un appel aux citoyens qui ne peuvent pas placer à domicile une installation de panneaux photovoltaïques et qui désirent contribuer à l’installation d’une installation collective sur les bâtiments publics par la prise de parts sous forme coopérative ou de tiers investisseur.
  • Étudier un plan de réduction des déplacements et de la consommation énergétique du parc motorisé des services communaux.
  • Poursuivre les aides aux déplacements en transports en commun du personnel communal, mais aussi soutenir le partage de voitures privées (tel le système Autopia), notamment en réservant des emplacements de parking pour ce type de véhicules clairement identifiés lors d’aménagements de places, parkings ou autres, et envisager de mettre en place des arrêts de type Covoit-STOP dans les quartiers.
  • Réduire les déplacements urbains en voiture individuelle et augmenter la part modale du vélo et des transports en commun : voir les nombreuses fiches au programme VEGA concernant la mobilité.
  • Aider les citoyens à réduire plus facilement leur consommation d’électricité par la mise en place d’un réseau de conseillers énergie fonctionnant sur le même principe que les édu-composteurs bénévoles répartis dans les quartiers et formés par la Ville.Ces conseillers énergétiques effectueraient de courtes visites chez les citoyens afin de les guider concrètement de manière pratique à diminuer leur consommation d’électricité ; des informations claires seraient disponibles à ce sujet dans les maisons des services publics. Toutes les études montrent que l’on peut facilement réduire sa consommation d’électricité de 20 à 30 % sans pratiquement rien changer dans son mode de vie.
  • Sensibiliser, de façon soutenue et régulière, les élèves et les étudiants de l’enseignement communal à la problématique énergétique.
  • Réduire l’énergie dépensée dans la fabrication et l’acheminement de matériel et notamment d’outillage par les particuliers. Nous considérons absurde que chaque habitant dispose d’une échelle, d’une brouette, d’une hache etc. dans la mesure où ces objets sont le plus souvent achetés pour un besoin ponctuel. Les maisons des services publics pourraient favoriser le partage d’outillage entre citoyens avec une gestion de dépôts et de prêts selon des critères et des conditions à définir ;
  • Végétaliser les toitures et favoriser l’agriculture urbaine (création de ceintures vivivrières), ainsi que la plantation d’arbres fruitiers ;
 

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Les commentaires postés par les internautes


L’impact de la libéralisation du secteur de l’énergie ?

Posté le 17 septembre 2012, par Pierre Eyben

Il me semble qu’un élément manque ici : l’impact de la libéralisation du
secteur sur les choix que nous pouvons effectuer.en terme d’énergie.

Le création d’un producteur local public (comme le fut la SOCOLIE) me
semble un objectif que nous devrions relancer.

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...et l’isolation évidemment...

Posté le 18 septembre 2012, par Maxime Calay

...isoler les bâtiments publics avant de placer de l’énergie renouvelable, et pas l’inverse comme on serait tenté de le faire, la meilleure énergie étant celle qu’on ne consomme pas

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Réduire notre dépendance au pétrole et lutter contre les changements climatiques

2 remarques "grammaticales" :

 L’agence Internationale de l’Énergie, à la suite de l’ASPO (Association d’étude des pics du pétrole et du gaz) a annoncé en 2011 que le pic mondial de production de pétrole conventionnel (celui facile à extraire et représentant actuellement 80 % de la production mondiale)

a annoncé que le pic.... était atteint ? (phrase incomplète)

 Ces conseillers énergétiques effectueraient de courtes visites chez les citoyens afin de les guider concrètement à de manière pratique à diminuer leur consommation d’électricité

à superflu :-)

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Réduire notre dépendance au pétrole et lutter contre les changements climatiques

Posté le 18 septembre 2012, par Maxime Calay

Bonsoir et merci,
En attente de remarques sur le fond, dès lors.

Réduire notre dépendance au pétrole et lutter contre les changements climatiques

sur le fond : rien à redire !