Soutenir les petits lieux culturels en proposant une meilleure répartition des subsides

À Liège, de nombreux acteurs culturels « de terrain » souffrent d’un sous-financement chronique. C’est le cas d’ateliers, d’espaces d’exposition et de concerts, d’événements temporaires, de petits lieux de culture, de solidarité et de convivialité d’initiatives privées, lesquels sont en très large partie animés par des équipes motivées de bénévoles.

Les dépenses de la Ville sont massives pour la défense du Théâtre de la Place, de l’OPRL (Orchestre Philarmonique Royal de Liège) et de l’ORW (Opéra Royal de Wallonie) qui captent deux tiers du budget des dépenses culturelles de la Ville (et 80% des subsides totaux). Outre la restauration en grandes pompes de l’Emulation pour le nouveau Théâtre de la Place, notons également les grands appétits financiers de la fondation du Grand Curtius, et des projets futurs du CIAC à la Boverie et du centre Mnema à la Sauvenière. Cette optique de promotion des grands lieux et événements de « prestige », si elle est vitale pour le rayonnement de Liège, ne peut cependant pas être unique. Et elle ne doit pas, dans tous les cas, réduire la dimension culturelle au seul attrait économico-touristique.

Chez VEGA, nous sommes convaincus que des lieux chaleureux de culture et de solidarité tels que la Casa Nicaragua, l’An Vert, les espaces d’expérimentation, de création et d’exposition tels que Flux, les Brasseurs, les festivals créant la rencontre, l’ébullition culturelle tels que Voix de Femmes, les rencontres internationales du TURLg, les Fêtes de la musique, les itinéraires d’artistes, la vitalité d’un Musée tel quel le MAD, la malice d’une Maison du Rock, des associations socioculturelles aussi vitales et nécessaires que la Bobine, et encore bon nombre d’initiatives qui seraient longues à citer et qui méritent pourtant tout notre soutien, font converger par leurs multiples facettes des ambitions sans doute moins grandiloquentes mais humainement extrêmement porteuses. C’est pourquoi nous posons le constat que la Ville de Liège semble pourtant soigner prioritairement ses fiertés et ses briques historiques « de prestige », qu’elle néglige par là ces plus petits événements et initiatives qui ont pourtant le grand mérite de refléter la transversalité des publics et des sphères associatives liégeoises.

Particulièrement dans le contexte de crise qui nous frappe, nous désirons mettre en avant la Culture comme levier d’émancipation sociale, et par là, valoriser les initiatives culturelles mettant en avant une Culture vivante, populaire, ancrée dans la vie communale (c’est à dire nourrie des tous les acteurs de terrain), émancipatrice, critique, plurielle et transdisciplinaire, qui interroge notre quotidien, parfois nos préjugés, notre vision du Monde. Nous voulons ainsi mettre plus en avant des projets plus modestes, fragiles dans leur mode de fonctionnement, mais néanmoins plus « ambitieux » socialement et artistiquement parlant. Lutter pour impulser leur croissance, leur mise en réseau, leur visibilité et surtout leur accès ! C’est pourquoi nous proposons :

  • une meilleure répartition (au profit de plus petites structures) des aides budgétaires ou de toute autre forme d’appui (mise en valeur, prêts…), comprenant notamment un soutien urgent et prioritaire aux petits musées et centres culturels qui animent le tissu culturel de la ville, et dont la survie est parfois remise en question (problèmes de moyens, police restrictive sur le bruit, etc). De donner priorité à l’essaimage des initiatives culturelles proposant un véritable travail de fond plutôt qu’à la logique événementielle (et électoraliste).
  • une augmentation des subsides aux initiatives d’Education Permanente comme un encouragement vital à leur implication dans le tissu social et la vie quotidienne des quartiers.
  • un meilleur accès des lieux culturels et artistiques à tous les publics, et la possibilité pour tous d’expérimenter et de se familiariser aux moyens d’expression artistique (via les académies, mais aussi l’intégration d’ateliers gratuits dans les musées et centres culturels). Un soutien à l’inventivité des initiatives culturelles. Une possibilité donnée aux artistes et animateurs culturels de partager leur passion et leur travail dans des lieux de vie ouverts à tous.
  • d’améliorer les synergies entre les petits partenaires privés, mais aussi entre eux et les centres culturels subventionnés.
  • de repenser toujours mieux l’intégration de ces lieux de Culture dans la Ville.
 

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Les commentaires postés par les internautes


Soutenir les petits lieux culturels en proposant une meilleure répartition des subsides

Posté le 31 août 2012, par Thomas

Je ne crois pas en tout cas que les grands lieux reçoivent trop d’argent. Pour exemple, le Grand Curtius a un budget expos tout à fait riquiqui par rapport à son rang. Ce n’est pas normal. Mais il est vrai que j’ai peur pour les petits lieux de Liège, qui souffrent beaucoup ces temps-ci, et souffriront plus encore par la suite. Actuellement, les budgets de la culture ne vont pas augmenter, soyons réalistes. La meilleure manière de s’en sortir est sans doute de coopérer et de mutualiser au maximum. Les choses sont déjà en train de bouger dans ce sens, mais le chemin est encore long. En tout cas, ce vivier est un des meilleurs atouts de Liège. D’ailleurs, mon opinion a toujours été que Liège aurait dû revendiquer d’être la capitale Off de Mons 2015, plutôt que d’être candidate en retard (en fait même pas candidate).

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