Douze premières propositions pour la prochaine législature communale à Liège

Conférence de presse du 11 juillet 2012

Fondée le 14 janvier dernier, après plusieurs mois de préparation, la Coopérative politique VEGA réunit aujourd’hui près de 250 citoyens liégeois — notamment issus des milieux culturel, associatif ou syndical — désireux de s’impliquer dans la vie publique de leur cité et d’y défendre un programme politique fondé sur trois mots d’ordre : socialisme, écologie et démocratie.

En avril dernier, l’Assemblée générale de VEGA a décidé de déposer une liste pour les élections communales du 14 octobre prochain, pour autant que trois conditions soient rencontrées : l’écriture d’un programme original et solide répondant à l’exigence posée dans notre Manifeste, la constitution d’une liste complète (49 candidats) et paritaire et la mise sur pieds d’un budget permettant de mener une campagne visible sur le terrain. Même si les étapes pour y arriver ont été plus difficiles qu’escompté, ces trois conditions ne sont plus très loin d’être rencontrées. Nous avons donc le plaisir de présenter aujourd’hui les douze priorités de notre programme électoral pour la prochaine législature communale (2013-2018).

Ces propositions sont loin de couvrir tous les domaines de la politique communale. De nombreuses questions très importantes (le fonctionnement des intercommunales, les cantines scolaires, le tram, la gestion du personnel communal, la politique des drogues, le vélo, l’instruction publique, la gestion des finances communales,...) ne seront abordées que dans notre programme complet, qui comptera plusieurs dizaines de propositions supplémentaires et sera présenté lors de notre rentrée politique, fin août. Nous aurons également l’occasion de publier plusieurs documents plus spécifiques, sur différents thèmes, issus de nos groupes de travail. L’objectif, à ce stade, est d’indiquer une direction générale, et d’identifier des priorités dans l’action que mèneront les élus de VEGA au Conseil communal, si nos concitoyens nous donnent l’occasion d’y être représentés. Nous insistons cependant sur le fait que notre programme n’aura pas de prétention à l’exhaustivité : plus qu’un examen systématique de toutes les questions — trop nombreuses, pour être toutes traitées correctement — qui se posent à la commune, notre démarche vise aussi et peut-être surtout à ébaucher une méthode de travail, et à ouvrir des espaces pour l’expérimentation de nouvelles façons de voir et de gérer les affaires publiques. Enfin, ces propositions seront probablement encore améliorées à la marge en fonction des retours que nous recevrons.

On notera aussi que, pour l’essentiel, ces douze propositions sont volontairement inscrites dans le cadre budgétaire très contraint qui est celui de la commune. Nous expliquons, lorsque c’est nécessaire, la manière dont nous entendons financer les mesures que nous préconisons. Nous voulons ainsi démontrer avec pragmatisme qu’une autre politique communale est possible, ici et maintenant, sans avoir besoin pour cela de modifier les règles du jeu.

Pour autant, celles-ci restent évidemment discutables et doivent être discutées. La situation de sous-financement chronique des communes — et à plus forte raison, celle des grandes villes, dont les fonctions métropolitaines restent mal reconnues — mais aussi des CPAS et d’autres secteurs concernés par la politique locale (le logement ou le transport public, notamment) n’est pas acceptable lorsqu’on vit dans une des sociétés les plus riches de l’histoire de l’humanité. Nous ne manquerons donc pas de contextualiser nos propositions par une critique plus large de l’organisation des institutions publiques provinciale, régionale, fédérale et européenne et de certaines législations qui nuisent au bon fonctionnement des services de base au niveau local.

D’aucuns s’étonneront peut-être que VEGA n’ait pas encore désigné ses candidats. L’explication est simple : nous entendons faire les choses dans l’ordre. D’abord déterminer les idées que nous allons défendre. Puis seulement choisir les personnes les mieux à même de le faire. Procéder de la façon inverse — c’est-à-dire aussi demander à des personnes de s’engager politiquement sans savoir derrière quel programme elles le font — nous semble une mauvaise façon de procéder.

Nous présentons donc aujourd’hui ces douze propositions, avant de procéder, ce samedi, à l’élection des douze candidats aux places stratégiques de notre liste, puis, début août, à l’approbation de la liste complète, de façon à pouvoir entrer en campagne le 15 août.

1. Créer 400 nouvelles places de crèche

Garantir à chaque famille qui en a besoin une place dans une crèche publique est une nécessité absolue. Non négociable. Et qui, malgré la création de 161 places sur la précédente législature (+ 25 prévues aux Guillemins pour la rentrée 2012), est loin d’être rencontrée à ce jour (la population de la Ville augmentant de façon importante). Le taux de couverture (le rapport entre le nombre de places d’accueil et le nombre d’enfants résidant sur le territoire d’une commune) doit être au minimum de 33 % selon l’ONE, mais nous sommes à Liège à environ 28 %. Sachant en outre que 1/3 de ces places bénéficient à des résidents d’autres communes, ce taux tombe à moins de 19 %.

Cette situation impose des choix, éventuellement douloureux. Nous proposons donc de réduire légèrement les moyens alloués à la police, laquelle a le cadre le plus élevé de toutes les villes belges (54 agents/10.000 habitants contre 27/10.000 hab. en Wallonie, ou pour ce qui concerne les villes 40/10.000 hab. à Anvers ou 48/10.000 hab. à Bruxelles) en ne renouvelant pas une partie des départs naturels, jusqu’à atteindre un cadre situé entre 45 et 48 policiers pour 10.000 habitants, c’est-à-dire encore un peu plus que la moyenne des grandes villes belges.

Avec les moyens dégagés, nous pensons possible de créer 400 nouvelles places dans les crèches communales d’ici 2018 pour atteindre un taux de couverture de 33 %. Bien entendu, il sera important de bien réfléchir à la bonne localisation de ces lieux d’accueil de la petite enfance, de façon à assurer une couverture bien répartie du territoire communal.

2. Ouvrir un parc et un terrain de sport dans chaque quartier

Si la Ville de Liège compte d’importants espaces verts sur son territoire (notamment le poumon vert du Sart-Tilman), ceux-ci sont mal répartis géographiquement et ils disposent trop peu souvent d’un équipement polyvalent (en particulier d’infrastructures sportives). Nombreux sont les quartiers à ne compter aucun espace vert : Longdoz, Guillemins, Bressoux, Amercoeur, Saint-Léonard,... Et même dans les quartiers périphériques, où le bâti est moins dense, les espaces verts sont souvent trop peu accessibles pour être réellement utiles.

D’ici 2018, nous voulons donc réaliser (au moins) un parc et/ou un terrain de sport dans chaque quartier qui en manque. L’objectif principal est de réduire la distance qui sépare chaque habitant d’un tel lieu. Ceci impliquera, le cas échéant, de recourir au droit de préemption pour disposer des terrains nécessaires.

Nous voulons mobiliser un budget de 20 millions d’euros (dont une partie substantielle devrait pouvoir être financée par la Région) à cette politique, sans compter la réfection et l’entretien de toutes les structures existantes, qui est parfois urgent. Nous souhaitons que l’affectation de ces budgets fasse l’objet d’une concertation avec les habitants des quartiers, projet par projet.

3. Rendre les quais de la Dérivation à d’autres fonctions que le trafic routier

Soumis nuit et jour à un trafic routier qui ne fait que croître, les nombreux riverains de la Dérivation vivent un calvaire depuis des décennies. Entre le silence gêné et les fausses solutions (comme par l’exemple l’autoroute CHB, qui selon toutes les études réalisées ne captera pas le trafic de fond de vallée), les autorités communales et régionales ne se sont pas montrées à la hauteur du défi jusqu’à présent. Sans mesures d’accompagnement adaptées, l’arrivée du tram va même accentuer le problème, en reportant sur la rive droite une partie plus importante encore des circulations automobiles.

Outre des mesures urgentes (contrôle réel de la vitesse, fermeture de trémies afin de casser le flux entrant dans la ville en l’obligeant à marquer l’arrêt, créations de pistes cyclables,...), nous voulons envisager une refonte complète de l’axe routier reliant Jupille à Chênée, en repensant complètement les espaces publics, en développant des alternatives de mobilité (REL sur la ligne 40, tram en rive droite, trolley sur l’axe de la N3). Et faire de cet enjeu — et de la rive droite avec lui — la priorité de la politique urbanistique liégeoise des deux prochaines législatures. Nous voulons faire des berges de la Dérivation (mais aussi du Boulevard de l’Automobile le bien nommé, du Quai des Ardennes ou de l’Avenue Georges Truffaut) des lieux de vie, favorables à la qualité de vie de leurs très nombreux riverains, proches de nos cours d’eau, abritant des promenades plantées, des espaces de détente, des terrains de sport,...

Ce projet ambitieux suppose bien entendu un financement complexe et nous devrons obtenir des relais à tous les niveaux de pouvoir pour le réaliser. Notre objectif à ce stade est d’imposer l’évidence d’une mobilisation publique pour ces espaces et d’une réorientation de la politique urbanistique en vue de créer une ville multipolaire dans laquelle la rive droite est pleinement intégrée, plutôt que de reléguer cette dernière au statut de zone dortoir et d’aire de services comme c’est trop souvent le cas à ce jour.

4. Faire des mairies de quartier de véritables « maisons des services publics »

En 2005, la poste belge a été privatisée à 50 % avec l’entrée dans son capital d’un fond d’investissement privé (CVC Capital Partners) dont l’activité principale consiste à racheter des entreprises en vue de les revendre à court ou moyen terme en faisant de grosses plus-values. Alors qu’il y avait 35 bureaux à Liège en 2005, il en reste à peine 8 aujourd’hui (Angleur-centre, Bressoux-centre, Jupille-sur-Meuse, Liège-Perron, Liège-Guillemins, Liège-Avroy Liège-Longdoz et Rocourt-Reine-Astrid) complétés de 28 points-poste (dont certains, cependant, ferment ou sont menacés de fermeture). VEGA dénonce cette logique qui, dans les grandes villes non moins que dans les zones rurales, éloigne des milliers d’habitants des services postaux. À titre d’exemple, le quartier Saint-Léonard qui compte 13.000 habitants est depuis la fermeture (temporaire ?) du Point-Poste du Delhaize de la rue Marengo totalement privé de service postal. Il en va de même du quartier de Sainte-Marguerite, qui compte 16.000 habitants.

Si nous voulons le retour à un service postal 100 % public, des solutions concrètes et immédiates sont nécessaires pour les habitants de plusieurs quartiers aujourd’hui lésés. La coopérative politique VEGA propose donc que la Ville ouvre des points-poste publics dans les antennes administratives dont elle dispose (notamment dans le quartier Sainte Marguerite), que la Ville ré-ouvre son antenne administrative dans le quartier Saint Léonard et y adjoigne un point-poste et fasse connaître leur existence dans le quartier.

La poste étant légalement tenue d’avoir un certain nombre de points-poste, nous proposons que la ville profite de ces ouvertures de points-poste pour négocier avec elle des conditions de rétribution plus favorable avec pour objectif de rendre ces emplois publics possiblement autofinancés. En outre, une augmentation de la gamme des actes que pourraient rendre ces agences est possible dans la mesure où les agents de la ville officiants sont assermentés.

Ce principe, nous voulons l’étendre à d’autres services, et initier le concept de maisons de services publics, permettant de redéployer le service public dans les quartiers, en mutualisant les coûts de fonctionnement des différents services au sein de petites structures bien localisées1.

5. Atteindre 20 % de logements publics

La constitution belge (art. 23) reconnaît le droit au logement, au même titre que le droit à une vie conforme à la dignité humaine. Ce droit est également stipulé dans la Charte de Droits Fondamentaux de l’UE (art. 34). Dans les faits, force est cependant de constater que l’Etat a poursuivi une politique libérale en la matière abandonnant la « régulation » au seul marché. Concrètement, aujourd’hui le droit de propriété prime sur le droit au logement et les aides à l’accès au logement acquisitif priment sur l’aide au marché locatif. C’est la population précarisée qui souffre le plus et qui a le plus de difficultés à se loger décemment et de manière durable.

Après une longue érosion de sa population et un exode des Liégeois et Liégeoises vers les communes périphériques ou la proche campagne, la Ville de Liège voit le nombre d’habitants domiciliés sur son territoire repartir à la hausse depuis le début des années 2000. Dans le même temps, l’offre de logements ne suit pas : le nombre de permis de bâtir (constructions nouvelles ou rénovations) ne croît pas ou peu (il oscille annuellement depuis 10 ans entre 450 et 650), et le nombre de logements sociaux longtemps demeuré constant (aux alentours de 8.500) a baissé de façon importante (1.100) avec la démolition de tours (non encore amorties) sur Droixhe et la non-occupation de plusieurs autres appelées à être revendues au privé. En conséquence, les prix de l’immobilier s’envolent (+ 22 % en 4 ans).

Le parc public recouvre moins de 8 % du parc immobilier liégeois. La ville ne respecte donc pas la norme voulue par la Région wallonne de 10 %. Même si la notion de logement public est différente aux Pays-Bas, à titre de comparaison, à Maastricht, le secteur public détient plus de 60 % des logements. Alors que plus de 26 % de la population active domiciliée à Liège est sans emploi, le logement public joue cependant un rôle essentiel, que ce soit pour l’accès des plus modestes à un logement, pour la lutte contre la spéculation immobilière et la hausse des prix ou pour impulser une véritable politique urbanistique (affectation des sols, mixité sociale, économies d’énergies,...).

Notre objectif est d’atteindre 20 % de logement public réparti comme suit : 12 % de logement social (soit la création à terme de 4000 logements supplémentaires) réparti dans la ville (avec un quota pour tout projet immobilier de plus de 100 logements), 3 % de logement géré via les Agences immobilières sociales (AIS) qui permettent de valoriser des immeubles privés inoccupés (plus de 3000 à Liège) dont les propriétaires ne veulent ou ne peuvent pas assurer la gestion, et 5 % de logement public financé par une caisse publique d’investissement |1| à un prix proche du marché pour maîtriser la tendance inflationniste.

6. L’abonnement urbain TEC/SNCB à 1 euro/mois

Les faits sont accablants. 40 % des ménages liégeois n’ont pas de voiture et dépendent principalement des transports en commun pour se déplacer. Ceux-ci sont à ce jour insuffisant à répondre à une demande qui croit de plus de 5 % par an depuis une demi-douzaine d’années. Dans le même temps, près de 80 % des déplacements sont réalisés en voiture, et la ville étouffe sous une pression automobile qui ne fait que croître d’année en année.

Nous avons montré qu’il est pourtant possible de financer un abonnement combiné TEC et SNCB (sur la zone urbaine) pour 1 EUR/mois pour tous les habitants de la Ville de Liège, en créant une taxe sur le stationnement automobile sur les parkings commerciaux (les parkings liés au logement, aux infrastructures culturelles, sportives, d’enseignement ou de santé n’étant pas concernés).

Cette mesure permettra de rendre la ville plus agréable pour toutes et tous, en libérant des espaces publics pour d’autres usages que le déplacement et le stationnement des voitures, de développer le transport en commun (et notamment de mieux desservir les quartiers mal desservis, ou de mettre en place un service de bus de nuits) en lui consacrant plus de moyens, de faire contribuer les usagers de la ville au financement de celle-ci et donc de rétablir quelque peu une « justice territoriale ».

7. Créer des conseils de quartiers élus

Dans une Ville qui compte plus de 200.000 habitants, le Conseil communal est une instance trop lointaine pour permettre la tenue d’un débat démocratique proche du terrain. Son ordre du jour est trop chargé pour permettre de réels débats sur tous les dossiers qui le mériteraient.

Nous voulons dès lors créer des conseils de quartier, élus pour des mandats plus courts que le Conseil communal (deux ou trois ans), et inspirés du fonctionnement des « districts » anversois.

Concrètement, nous envisageons entre 15 et 25 conseils de quartiers, qui représenteront des ensembles d’environ 10.000 habitants, en moyenne. Ces conseils disposeront d’un budget propre et seront compétents pour la gestion de problèmes locaux. Leurs délibérations seront publiques et ils seront ouverts au droit d’interpellation citoyenne.

8. Défendre la présence de l’activité économique en ville

L’activité économique a sa place dans la ville. La logique du zonage qui a présidé à l’aménagement du territoire depuis la guerre (et qui se traduit par des « zonings industriels » et des « centres commerciaux ») est fondamentalement problématique : elle allonge inutilement les déplacements, oblige bon nombre de travailleurs à acheter une voiture, encourage la péri-urbanisation, appauvrit la ville,...

Nous voulons au contraire ramener l’activité économique — artisanale, mais aussi industrielle, sous certaines conditions — en ville. Nous soutenons à ce titre un projet comme la réhabilitation du Val Benoit. Nous défendons aussi le maintien d’une sidérurgie intégrée à Liège.

9. Assurer la transparence des données publiques

Aujourd’hui, obtenir le budget communal et ses annexes relève du parcours du combattant, il faut se déplacer à l’administration pour consulter les documents relatifs à un permis d’urbanisme, les conseils communaux ne sont pas retransmis à la télévision ni sur le net et leurs documents préparatoires (à l’exception des ordres du jour) ne sont pas accessibles au public, de nombreuses données réalisées sur fonds publics (études, statistiques, documents cartographiques,...) restent inaccessibles en dehors de l’administration, etc, etc.

Sauf lorsque la protection de la vie privée est en jeu (par exemple, les dossiers des membres du personnel communal justifient une confidentialité certaine), nous voulons rendre les données publiques accessibles de façon systématique et sans formalité préalable à tous les citoyens, notamment par une numérisation massive de ces données et leur mise à disposition sur le portail web de la Ville. Si certains cas sensibles (lorsqu’il s’agit de garantir l’équité d’un marché public, par exemple) justifieront une approche plus prudente, ceux-ci doivent rester l’exception à une règle qui doit être la transparence.

10. Une police qui lutte contre les violences invisibles

Si le débat sur la sécurité est omniprésent dans les campagnes électorales, il ne vole pas pour autant très haut. La réponse unanime des partis politiques représentés — « plus de bleu dans les rues » ânonnent-ils en boucle — aux préoccupations des citoyens dans ce domaine dévoile en fait l’impasse dans laquelle nous sommes engagés : la surenchère sécuritaire est potentiellement infinie, et, dès lors qu’elle ne semble pas avoir de fin, elle démontre de facto son incapacité à résoudre les problèmes posés.

Ces problèmes, il importe de les définir avec précision. Car si la sécurité physique est un droit fondamental incontestable, qui doit être garanti par la puissance publique, les facteurs qui la mettent en cause ne sont pas nécessairement ceux que l’ont met volontiers en avant.

Pour VEGA, c’est d’abord des violences que nous disons « invisibles » qu’il convient de se soucier et vis-à-vis desquelles une politique de prévention et de répression doit être prioritairement mise en place. Ces violences sont celles qui se déroulent au sein du milieu familial, et notamment les violence conjugales. C’est aussi la violence commise dans l’entreprise et notamment les abus dans le cadre des relations de travail. C’est encore la criminalité organisée, notamment liée aux trafics de drogues.

Plus qu’à la répression des « petites incivilités », notamment, c’est donc vers ce type de violences que nous souhaitons prioritairement orienter l’action répressive de la police de Liège ; en concertation bien sûr avec les autres organes chargés de cette mission, par exemple l’Inspection du travail.

11. Des lieux de production pour les artistes

D’après étude KEA Europe |2| « Le secteur culturel et créatif est un secteur de croissance, qui se développe plus rapidement que le reste de l’économie. La même constatation s’applique à l’emploi culturel. Le secteur pourvoit en effet de nombreux emplois, divers et requérant souvent un haut niveau de qualification. Là encore le secteur présente de meilleures performances que le reste de l’économie. »

Liège a la chance de compter de très nombreux créateurs au sein de sa population, dans toutes les disciplines. Force est de constater qu’ils sont rarement valorisés et éprouvent des difficultés non seulement à vivre de leur art et à réaliser leurs projets. Nous voulons mutualiser les moyens et investir, pour créer de véritables lieux de production, assortis des compétences nécessaires pour permettre aux artistes liégeois de mener à bien des projets ambitieux, de se professionnaliser, voire de s’exporter hors de nos frontières.

12. Faire de l’aide sociale une véritable priorité de la Ville

Le droit au travail est inscrit dans notre constitution et pourtant chaque année de plus en plus de personnes en sont privées. La Ville de Liège est particulièrement touchée puisque plus d’un Liégeois sur quatre (26 %) est sans emploi. Suite notamment aux diverses politiques de chasse aux chômeurs menées au niveau fédéral, il y a également un nombre croissant de personnes devant faire appel au Revenu d’Intégration Sociale (ex-minimex) et affluant dans les CPAS. À Liège, il y a désormais environ 7 500 personnes au RIS (c-à-d percevant à peine 523,74 € pour un cohabitant et 785,61 € pour un isolé).

La ville ne peut évidemment seule combattre cette politique antisociale menée à d’autres niveaux de pouvoir mais en tant que mouvement de gauche, nous estimons qu’elle doit faire plus et mieux pour combattre la véritable politique d’exclusion sociale qui est en cours. Un certain nombre de manques sont criants qui méritent que l’on y remédie (amélioration du secrétariat social, meilleure information de leurs droits et devoirs à l’attention des usagers du CPAS, augmentation des moyens et de la flexibilité de la politique des aides urgentes afin d’éviter des drames sociaux, engagement de personnel social et administratif en suffisance, aide psychologique pour certains usagers,...).

Dans le budget 2012 de la ville, l’augmentation programmée du budget CPAS (par rapport à 2011) est de 1,5 % à peine. Ceci correspond en fait à une baisse de la part relative du budget communal consacré au CPAS. C’est d’autant plus inacceptable que dans le même temps, à titre de comparaison, le budget de la police doit augmenter de plus de 5 %. Afin d’aider mieux à s’en sortir le nombre croissant de liégeois(es) plongés dans la précarité, nous proposons pour les 6 prochaines années une hausse de 5 % par an du budget alloué au CPAS. Ceci correspond à environ 1,25 millions d’euros de plus chaque année (sur un budget de plus de 450 millions d’euros).

|1| Dont le principe sera développé dans notre programme complet.

 

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Les commentaires postés par les internautes


Douze premières propositions pour la prochaine législature communale à Liège

Posté le 17 juillet 2012, par Peuimporte

Bonjour,

Très intéressantes, vos 12 propositions.

Suggestion relative à vos priorités à venir : prise en compte de l’agriculture urbaine (jardins collectifs, sociaux, partagés, etc.).

Cfr. ’Villes en transition’.

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