Mettre l’abonnement TEC à 1 EUR

Les tarifs des transports en commun sont trop chers pour une bonne partie de la population ! Aujourd’hui, un citoyen doit payer jusqu’à 5 € (aller-retour) pour effectuer un trajet. Autre absurdité : l’abonnement mensuel est plus cher que l’abonnement annuel, alors que les abonnements mensuels ou les tickets individuels sont le plus souvent utilisés par les personnes en difficulté financière. Bien sûr, des tarifs réduits sont prévus pour les personnes de plus de 65 ans et de 12 à 24 ans, mais cela reste souvent trop cher pour elles. Et ces tarifs réduits ne sont pas proposés à d’autres citoyens en difficulté tels que les bénéficiaires de revenu d’insertion sociale (RIS), les chômeurs, les familles monoparentales, les SDF…

Alors que 40 % des ménages liégeois n’ont pas de voiture et dépendent principalement des transports en commun pour se déplacer, près de 80 % des déplacements sont réalisés en voiture, et la ville étouffe sous une pression automobile qui ne fait qu’augmenter d’année en année. Un rééquilibrage des moyens en faveur des alternatives à la voiture est indispensable.

Les enjeux de mobilité, de cadre de vie et de qualité de l’environnement conditionnent grandement le potentiel d’attractivité de la Ville de Liège, et donc son avenir, tant pour les habitants que pour les activités économiques et commerciales. La politique des petits pas a montré ses limites et la Ville de Liège a aujourd’hui pris un retard considérable puisqu’elle n’offre toujours pas d’alternative crédible, accessible à tous, confortable et durable à la voiture.

Jusqu’à présent, les pouvoirs en place ont failli à induire un changement dans les comportements de mobilité. La ligne de tram n°1 qui reliera Sclessin à Herstal en 2022 ne pourra pas à elle seule réorganiser les transports publics de la Ville et lui rendre sa mobilité tant qu’elle ne sera pas complétée par la ligne n°2 entre Ans et Vaux-sous-Chèvremont (Chaudfontaine), ce qui ne pourra se concrétiser avant de nombreuses années.

VEGA propose un abonnement TEC à 1 €/mois ou 12 €/an pour les personnes domiciliées à Liège.

Offrir la gratuité a forcément un coût dont la couverture doit également participer à l’avènement d’une mobilité plus efficace pour tous mais aussi moins contraignante au niveau du cadre et de la qualité de vie des Liégeois.

Le principe est que les autorités communales prennent en charge la différence avec le prix pratiqué par les TEC. En termes de parts des transports publics, l’objectif est d’atteindre 30 % contre 16 % actuellement. En tenant compte de la gratuité dont bénéficient déjà les personnes de moins de 12 ans, la réduction pour les familles nombreuses et le tarif réduit pour les usagers de 12-24 ans et de 65 ans et plus, le coût de la mesure est estimé à 13 millions d’euros.

VEGA ne souhaite pas couvrir ce coût en puisant dans le budget général de la Ville, ce qui risquerait d’affecter des missions essentielles en matière d’enseignement communal, de culture, d’entretien des espaces verts ou de propreté des espaces publics. Nous privilégions le financement via la taxation des emplacements de stationnement payant hors voirie ainsi que des parkings commerciaux et de bureaux, qui est déjà d’application en réalité.

En outre, une légère augmentation s’appliquerait au stationnement payant en voirie (dépendants de la Ville). Ne sont donc pas concernés : les places PMR, les emplacements de riverains, les emplacements de stationnement en voirie qui sont actuellement gratuits (et le resteront), les emplacements dépendants d’immeubles de logement, mais aussi les établissements d’éducation, de santé, culturels et sportifs, qui bénéficieront tous d’une exemption. Compte tenu de l’ampleur de cette assiette, une taxe d’un montant relativement faible permettrait de financer cette mesure : nous envisageons un montant 2,30 € par place de parking et par jour.

Selon nos analyses, cette mesure permettrait en effet d’augmenter significativement l’usage des transports en commun, et de là, en cascade, de forcer le développement d’un Réseau Express Liégeois (REL), de redistribuer la richesse vers les classes populaires et de compenser partiellement, pour les urbains, les nuisances engendrées par le trafic automobile dans la ville.

L’intermodalité train-bus-tram-vélo-téléphérique est un autre élément indispensable d’une meilleure mobilité et doit être privilégiée en toutes occasions.

Pourquoi pas un abonnement gratuit ?

Un abonnement gratuit, c’est une idée attirante. VEGA tient cependant à présenter des propositions réalistes et chiffrées.

La tarification est une compétence régionale. Notre proposition communale consiste à acheter des abonnements au TEC et à les revendre à 1€/mois aux habitants. Demander cette somme permet aussi d’éviter de payer pour des gens qui n’utiliseront pas leur abonnement ; l’effort que devra assumer la Ville doit, avant tout, profiter à celles et ceux qui en ont vraiment besoin. La démarche administrative, soit se rendre à un guichet du TEC, sera une garantie à cet égard.
L’abonnement permet enfin de connaître la clientèle et de mieux adapter l’offre de services aux besoins.

Quand mettre en œuvre l’abonnement à 1€/mois ?

Nous proposons de mettre en œuvre cette mesure en 2022, le jour de l’inauguration de la ligne n°1 du tram, qui devrait – s’il ne tenait qu’à nous – aussi être celui des premières lignes du Réseau Express Liégeois. Le gain de capacité apporté par le tramway et le REL est en effet une condition nécessaire pour une politique de mobilité structurée et performante (qui impliquera, soit dit en passant, le redéploiement sur le reste du réseau de toutes les capacités en matériel roulant rendues disponibles par l’inauguration du tram).

 

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Les commentaires postés par les internautes


Mettre l’abonnement TEC à 1 EUR

Posté le 5 octobre 2018, par Alain Vito

Je lis donc que certains se positionnent un peu tardivement, sur le dossier du coût du transport en commun, des TEC à Liège.
Bien. Tant mieux. Ils étaient pour la gratuité ou presque en 2012, je suppose qu’ils le sont toujours.
Leur solution serait de « militer » et d’essayer d’agir au niveau wallon … Effectivement, c’est à ce niveau que (malheureusement) sera de plus en plus concentrée la réflexion sur le bus qui concerne la métropole liégeoise. Namur déciderait donc pour Liège.
VEGA en est plus que consciente. Cela fait quelques années que la région wallonne augmente la tarification et refuse tout simplement de recevoir les ASBL ou les citoyens qui voudraient en débattre. Pourtant, il y avait quelques administrateurs TEC pas trop éloignés des théories qui voudraient voir le transport en commun se développer. Soit.
Au-delà des chiffres que l’on peut peser, sous peser, il y a quand même une évidence. Ce n’est pas simple et nous ne sommes évidemment pas spécialistes. Malgré tout, on peut jeter des pistes sur de vraies bases. Et qu’il coute 1€ ou qu’il soit gratuit n’est pas vraiment le problème.
Le nombre de places de parking, s’il n’est pas immuable, est à peu près connu. Nous devons tenter d’aider, évidemment, le transfert de mode de transport, de l’auto vers le bus, tram, vélo…et nos pieds.
Une autre évidence, trop souvent évitée dans le débat, c’est que la gratuité n’existe pas. Elle sera donc financée par les communes qui la réclament. Et imaginer un seul instant que les communes s’entendront à court terme à ce sujet, est juste à mon avis, un fantasme. Quand on voit le temps pour mettre le tram sur rail et la cacophonie concernant son tracé….
A ce propos, rappelons que le PPP (soutenu par ceux-là même qui étaient le plus outillés pour l’éviter) a un coût et qu’il est une forme de privatisation qu’il sera difficile d’accorder avec « tout gratuit pour tous ».
Le bus gratuit profiterait donc à n’importe qui venant à Liège, également aux habitants des communes voisines qui viendraient flâner et acheter. A priori positif, bien sûr. Mais qui subirait cette charge ? La seule commune de Liège… Là où la gratuité a marché, cela a été payé par un commerce local qui le demandait (et l’a abandonné) ou par des ensembles urbains cohérents. On est loin du compte. (Vivement la métropole). Aujourd’hui, nous avons l’échelon provincial (VEGA est présent pour ces élections provinciales) qui pourrait jouer ce rôle, mais ne rêvons pas. Certains veulent l’abolir au profit des régions…
Liège pourrait acheter des abonnements de bus à des prix négociés et les revendre à des prix « plancher » aux liégeois. 1€ ? 2€ ? 5 cents ? Gratuit ? Qu’importe. Cela dépendra donc des chiffres exacts et surtout de la transaction possible. Certains liégeois bénéficient d’un tarif réduit, cela peut évidemment peser dans la négociation. Cela oblige à une démarche (celui qui n’a pas besoin d’abonnement ne viendra pas le chercher et le payer), cela limite la « gratuité » aux communes participantes et cela permet un contrôle des flux, une gestion et un personnel de proximité. La gratuité pour tous ne permet rien de cela et est, de plus, impossible à mettre en place au niveau communal. Sauf si les majorités s’harmonisent partout…
Rappelons-nous simplement que, même avec un ministre proche de la problématique écologique, on n’est arrivé à rien à ce niveau. Imaginez un peu avec un gouvernement wallon MR-CDH qui, de plus, veut tout ramener à lui et supprimer les provinces, ce que cela donnerait…
En 2012, on disait ceci : https://vega.coop/actualites/conferences-de-presse/un-abonnement-tec-pour-1-eur-par.html
Bref… Discuter, avancer, militer…. Oui. Mais ça, c’est fait. On n’a pas attendu le ralliement de certains sur cette problématique. Si on peut un peu avancer maintenant, ce serait chouette. Concrètement. Voilà…. #VEGA c’est maintenant. A la commune. A la province. On y arrivera ensemble. #LiegeEnCommun". Et si la gratuité suit grâce à cet élan, c’est tant mieux.

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