Monsieur le bourgmestre,

Interpellé par certains d’entre eux, j’ai sondé ce jour une douzaine de commerçants du quartier des Vennes. Leur retour est unanime : la congestion généralisée du quartier — qui touche tous les modes de transports et concerne, depuis environ une semaine, un horaire dépassant largement celui des heures de pointe — se traduit pour eux par des difficultés économiques importantes (allant pour certains jusqu’à une division par trois de leur chiffre d’affaires). Je crains, si la situation devait encore perdurer trop longtemps, que cela mette en danger certains d’entre eux.

Ceci constitue, me semble-t-il, une raison supplémentaire d’intensifier les mesures visant à juguler le trafic de transit dans la ville. Il s’agit non seulement de renforcer l’offre — de toute évidence insuffisante à ce stade — d’alternatives de mobilité (bus, trains, axes cyclables,…), mais aussi de mettre en place des mesures contraignantes afin d’obliger un certain nombre d’automobilistes — notamment les navetteurs pendulaires autosolistes — à opter pour un autre mode de transport. Pouvez-vous me faire savoir si vous prévoyez de déployer de nouvelles mesures ?

Je m’interroge aussi, par ailleurs, sur la pertinence de maintenir les tunnels reliant les Grosses Battes au Val Benoit fermés aussi longtemps. Certes, des normes de sécurité draconiennes s’appliquent dans ces tunnels, mais leur fermeture prolongée n’est pas non plus, loin de là, sans conséquences sur le plan de la sécurité et de la santé. Une réouverture des tunnels, sur une seule bande et à vitesse réduite, avec mesures de sécurité provisoires (signalisation, vidéo-surveillance, ventilation, etc) ne serait-elle pas préférable — et moins dangereuse — au maintien de la situation actuelle ?

Enfin, cette situation nous éclaire sur l’absolue nécessité, pour réduire notre dépendance collective à la voiture individuelle, de déployer à moyen terme vers la rive droite de la Meuse des axes de transport structurant de grande capacité, ce que le Bus à (soi disant) haut niveau de service (BHNS) qu’on nous annonce ne sera de toute évidence pas, au vu des budgets ridicules qui sont annoncés et de la capacité intrinsèquement trop réduite de ce mode de transport. Le Collège compte-t-il s’engager en faveur d’une deuxième ligne de tram — la Transurbaine, entre la gare d’Ans et Vaux-sous-Chèvremont — et réclamer l’inscription des crédits nécessaires auprès de la Région, mais peut-être aussi auprès du fédéral, dans le cadre des mesures de relance ?

En l’attente de vous lire, je vous adresse, Monsieur le bourgmestre, mes salutations les meilleures.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège