Atteindre 20 % de logements publics

La constitution belge reconnaît dans son article 23 le droit au logement, au même titre que le droit à une vie conforme à la dignité humaine. Ce droit est également stipulé dans la Charte de Droits Fondamentaux de l’Union Européenne (art. 34).

Dans les faits, force est cependant de constater que l’Etat a poursuivi une politique libérale en la matière abandonnant la « régulation » au seul marché. Concrètement, aujourd’hui le droit de propriété prime sur le droit au logement et les aides à l’accès au logement acquisitif priment sur l’aide au marché locatif. Il s’ensuit que c’est la population précarisée qui souffre le plus et qui a le plus de difficultés à se loger décemment et de manière durable.

Après une longue érosion de sa population et un exode des Liégeois et Liégeoises vers les communes périphériques ou la proche campagne, la Ville de Liège voit le nombre d’habitants domiciliés sur son territoire repartir doucement à la hausse depuis le début des années 2000. Dans le même temps, l’offre de logements ne suit pas : le nombre de permis de bâtir (constructions nouvelles ou rénovations) ne croît pas ou peu (depuis 10 ans, il oscille annuellement entre 450 et 650), et le nombre de logements sociaux longtemps demeuré constant (aux alentours de 8.500) a baissé de façon importante (- 1.100) avec la démolition de tours (non encore amorties) sur Droixhe et la non-occupation de plusieurs autres tours appelées à être revendues au privé. En conséquence, les prix de l’immobilier s’envolent (+ 22 % à Liège en 4 ans).

Le parc immobilier public recouvre moins de 8 % du parc immobilier liégeois. La ville ne respecte donc pas le souhait émis par la Région wallonne d’atteindre 10 % dans toutes les communes. Même si la notion de logement public est différente aux Pays-Bas, signalons, à titre de comparaison, qu’à Maastricht, le secteur public détient plus de 60 % des logements.

Dans notre Ville où plus de 26 % de la population active est sans emploi, le logement public doit jouer un rôle essentiel, que ce soit pour l’accès des plus modestes à un logement, pour la lutte contre la spéculation immobilière et la hausse des prix ou pour impulser une véritable politique urbanistique (affectation des sols, mixité sociale, économies d’énergies,...).

Notre objectif est d’atteindre 20 % de logements publics répartis comme suit : 12 % de logements sociaux (soit la création à terme de 4000 logements supplémentaires) répartis dans la ville (avec un quota pour tout projet immobilier privé de plus de 30 logements ou parcelles), 3 % de logements gérés via les Agences immobilières sociales (AIS) qui permettent de valoriser des immeubles privés (en priorité les 3000 logements inoccupés recensés à Liège) dont les propriétaires ne veulent ou ne peuvent pas assurer la gestion, et 5 % de logements publics financés par une caisse publique d’investissement et loués à un prix proche du marché pour maîtriser la tendance inflationniste.

relu par AM

 

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Les commentaires postés par les internautes


Durable ?

Posté le 3 septembre 2012, par François Schreuer

Que faut-il entendre par l’expression « de manière durable » ? Dans le long terme ? Ou dans des logements bien isolés ?

(je plaide pour qu’on évite autant que peut se faire ce vocable de « durable », qui ne veut pas dire grand-chose)

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