Sécurisation des écoles face à l’épidémie : il faut agir !

Question écrite du 19 avril 2021

Monsieur le bourgmestre,
Monsieur l’échevin de l’instruction publique,

Après trois semaines d’interruption, les activités scolaires reprennent ce lundi 19 avril, alors même que la situation épidémique reste extrêmement préoccupante en Belgique, en Wallonie et en Province de Liège (où le taux d’incidence sur 14 jours est de 375 cas par 100.000 habitants, plus de deux fois plus élevé que le seuil retenu par l’Allemagne pour la fermeture de ses écoles, par exemple).

Chacun, je pense, s’accorde à souligner le caractère absolument fondamental de l’école — et par conséquent le fait qu’il peut être souhaitable, jusqu’à un certain point, de maintenir ouverts les établissements scolaires malgré le rôle important qu’ils jouent dans la transmission du virus.

Ce choix n’est cependant éthiquement défendable, me semble-t-il, que si tout est fait pour limiter les risques que courent les enseignants — travailleurs de première ligne s’il en est — mais aussi les familles dont les enfants fréquentent les écoles. Une partie de ces enseignants et des parents présentent des profils à risque, sans avoir toujours pu bénéficier d’une vaccination : ils sont aujourd’hui particulièrement en danger.

L’obligation qui est fait à ces deux publics de s’exposer — à travers un contrat de travail ou un statut de fonctionnaire pour les uns, à travers l’obligation scolaire pour les autres — impose à la puissance publique de tout mettre en œuvre pour rendre les écoles sûres, plus encore que dans des endroits dont la fréquentation est facultative. Nous en sommes malheureusement fort loin.

Si, comme vous le dites souvent avec raison, il n’y a pas d’amour mais seulement des preuves d’amour, si l’école est véritablement la première priorité que veut défendre la collectivité, alors il est nécessaire de prendre sans plus tergiverser des mesures susceptibles de sécuriser enseignants et élèves. C’est d’autant plus indispensable que la montée en Europe du variant P1 (dit « brésilien ») du virus et l’arrivée annoncée du variant B.1.617 (dit « indien », porteur de deux mutations préoccupantes), tous deux à la fois plus transmissibles et plus létaux et de surcroît probablement moins sensibles aux vaccins actuellement disponibles, va très probablement mettre à nouveau à l’épreuve l’ensemble de nos systèmes sociaux.

Je vous demande donc une nouvelle fois de décider rapidement de mesures visant à sécuriser nos écoles. Et d’en prendre l’initiative au niveau du pouvoir organisateur liégeois sans attendre que la Communauté française ne se décide à agir sur ce terrain, comme elle aurait dû le faire depuis au moins un an. Vous avez exprimé, ces derniers jours, votre détermination à agir localement sans attendre l’aval des autorités supérieures : je ne doute pas que celle-ci trouvera également à s’appliquer sur un sujet aussi important que l’école.

Parmi les mesures à prendre, les cinq suivantes me semblent indispensables.

— Veiller, en urgence, à ce que chaque salle de classe soit équipée d’un détecteur de CO2. Ces instruments rudimentaires et bon marché permettent de savoir quand l’air doit être renouvelé et, à défaut d’équipements plus lourds, constituent des adjuvants précieux pour aider les enseignants à savoir quand aérer, de façon à limiter les risques.

— Fournir à chaque membre du personnel des écoles qui le souhaite un masque FFP2 par jour de travail, afin de lui permettre de mieux se protéger face aux risques de contamination. Même si ce masque n’est pas porté en permanence, il peut contribuer à une réduction appréciable des risques.

— Adopter très rapidement un plan visant à l’installation de systèmes de renouvellement d’air de type VMC dans toutes les écoles. Si cette mesure est indéniablement plus coûteuse que les deux précédentes, elle est nécessaire, à la fois pour des raisons de santé (le taux de renouvellement d’air dans les écoles est souvent beaucoup trop faible, comme en témoignent ces vitres pleines de buée qui sont si courantes par temps froid) et pour des raisons écologiques (la VMC réduit les déperditions de chaleur et donc les consommations énergétiques). De surcroît, combiné à l’isolation des bâtiments sur lesquels des engagements ont été pris, cet investissement est de nature à réduire les coûts de chauffage et pourra sans doute être partiellement financé, dans la durée, par les économies générées.

— Solliciter l’Université de Liège afin de fournir un test salivaire hebdomadaire à chaque personne fréquentant nos écoles, et mettre systématiquement en quatorzaine chaque personne ayant été en contact avec un cas positif — sans attendre que deux cas soient détectés dans une classe, ce qui peut prendre du temps et laisse l’opportunité au virus de se propager dans la classe et dans le reste de l’établissement.

— Demander l’accord des parents des élèves scolarisés dans nos écoles afin que la médecine scolaire puisse prendre en charge l’organisation systématique de tests PCR — aujourd’hui, ceux-ci sont laissés à la discrétion des familles et des médecins généralistes dont certains continuent, de façon extravagante, à dissuader voire à refuser de tester les enfants — dans toutes les situations qui le requièrent.

En espérant obtenir des réponses rapides de votre part, je vous adresse, Monsieur le bourgmestre, Monsieur l’échevin, mes salutations les meilleures.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège

 

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