Question écrite : La Ville empêchera-t-elle la démolition de l’immeuble du Quai Saint-Léonard 62-64 ?

Monsieur le bourgmestre,
Madame l’échevin,

J’ai eu, cet été, comme d’autres membres de notre Conseil, l’occasion de m’intéresser au dossier de l’immeuble sis au 62-64 du Quai Saint-Léonard et squatté, depuis la fin du printemps, par un collectif qui a multiplié les activités sociales et culturelles au cours des deux derniers mois, avec le soutien de bon nombre d’habitants du quartier.

Je salue à cet égard la tentative de conciliation avec le propriétaire que vous avez amorcée. J’espère qu’elle permettra la conclusion d’un bail précaire ou d’une autre forme d’occupation provisoire de l’immeuble en l’attente d’un éventuel chantier. J’espère aussi que la Ville de Liège pourra, à l’instar de beaucoup de grandes villes européennes, promouvoir de façon structurelle l’usage temporaire des immeubles inoccupés pour des activités utiles à la collectivité — et peut-être organiser un cadre règlementaire favorisant ce type d’usage. Pourriez-vous, dans un avenir proche, communiquer au Conseil vos intentions à cet égard ?

Au-delà, c’est aussi avec une préoccupation de plus long terme que je m’adresse aujourd’hui à vous.

Le lieu, imposant, associant maison de maître et ateliers, habitat et petite industrie, disposant d’un accès secondaire dans la rue du Bosquet, est emblématique de ce que fut le Quai Saint-Léonard pendant plus d’un siècle. Le caractère du bâtiment, de sa cour intérieure, de ses annexes, est indéniable et participe de l’identité du Quai Saint-Léonard.

Alors qu’une grande partie de ce patrimoine a disparu au cours des dernières décennies du XXe siècle, remplacé par une promotion immobilière souvent peu qualitative (en particulier au niveau des intérieurs d’îlots, souvent transformés en nappes de parkings), je m’interroge : ne serait-il pas envisageable que notre régie foncière, ou un autre outil public local, acquière le bâtiment, en lieu eu place du promoteur immobilier, pour le rénover et y aménager du logement ? La chose semble encore possible, aucune transaction n’ayant à ma connaissance été conclue.

L’ensemble jauge environ 5000 m2 et le montant de l’opération (le bâtiment serait en vente au prix de 1,2 million d’euros, à quoi il faut ajouter le prix d’une rénovation lourde, sans doute 3 à 4 millions d’euros) semble, en première analyse, compatible avec une opération associant logement public et petite activité artisanale, pouvant s’amortir dans une durée raisonnable, éventuellement avec le concours d’un des opérateurs publics qui existent pour financer ce genre de projets.

Dans un contexte où l’arrivée du tram amènera inévitablement une pression foncière et locative plus forte sur ce quartier, au risque de déstabiliser un équilibre qui semble y avoir été trouvé entre les multiples publics qui l’habitent, profiter des opportunités foncières pour développer l’offre de logement public me paraît hautement opportun et de nature à amortir, au moins partiellement, l’impact sur les locataires modestes d’une demande de logement accrue dans le quartier.

Je vous saurais vivement gré de réserver une attention particulière à cet enjeu.

En l’attente de vous lire, je vous adresse, Monsieur le bourgmestre, Madame l’échevin, mes salutations les meilleures.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège

 

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