Quel renouvellement d’air dans nos crèches et écoles ?

Question écrite du jeudi 15 octobre 2020

Monsieur le bourgmestre,
Monsieur l’échevin de l’Instruction publique,
Monsieur l’échevin des travaux,

La presse rend publique ce jeudi matin une étude de l’AVIQ qui, pour la première fois à ma connaissance, localise les lieux de transmission du COVID19 en Wallonie. Selon ces données, pas moins de deux tiers des transmissions hors du milieu familial ont lieu en milieu scolaire (46% à l’école, 18% dans l’enseignement supérieur et 2% dans le secteur de l’accueil de l’enfance).

Si ces données devaient se confirmer, sachant que les transmissions qui ont lieu au sein du noyau familial sont très difficilement évitables et constituent d’une certaine manière une conséquence des transmissions ayant lieu à l’extérieur, elles confirmeraient, je pense, la nécessité d’améliorer nos procédures de réduction des risques en milieu scolaire.

Cette nécessité est d’autant plus grande qu’il nous faut tout faire pour maintenir autant que possible les activités scolaires, dont une nouvelle interruption aurait, à n’en pas douter, de graves conséquences, notamment sur le plan des inégalités sociales.

La comparaison avec la Flandre — là encore, sous réserve de confirmation des données disponibles — semble en effet montrer qu’il n’y a pas de fatalité à ce que l’école joue un rôle central dans la propagation de l’épidémie.

Dans cette optique, une action plus déterminée me semble nécessaire sur l’enjeu du renouvellement de l’air dans les crèches et les écoles. J’ai pu consulter la procédure d’hygiène émanant de l’ONE, que m’a transmis l’échevinat de l’instruction publique. Il n’y est recommandé de renouveler l’air ambiant que « deux à trois fois par jour ». Cela semble trop peu, en comparaison à ce qui se fait dans d’autres pays.

Cette action pourrait notamment se décliner selon les modalités suivantes.

— La diffusion d’une consigne d’aération systématique toutes les heures. Qui peut le plus peut le moins et aérer plus que ne le recommande l’ONE ne vous mettra pas en contravention avec ses recommandations.

— L’installation de détecteurs de CO2 dans chaque classe et dans chaque crèche. Ces détecteurs sont peu coûteux (notamment en comparaison avec d’autres outils de mesure de qualité de l’air), mais ils donnent une bonne indication de la vitesse à laquelle l’air est respiré et donc de la nécessité de le renouveler. Ils pourraient aider les enseignants à savoir quand il est nécessaire d’aérer. L’éventuelle centralisation des données de ces détecteurs permettrait aussi d’identifier les lieux qui posent le plus problème, afin, le cas échéant, d’y améliorer les systèmes de ventilation ou d’y réduire le nombre d’usagers.

— La réalisation d’un audit des systèmes de ventilation et conditionnement d’air déjà en place, afin d’identifier d’éventuelles situations problématiques dans lesquelles de l’air vicié est réinjecté dans des espaces intérieurs (à la suite de fuite entres les circuits d’air extrait et d’air neuf ou en raison d’une mauvaise conception) ou simplement là où les fenêtres ne s’ouvrent pas ou mal.

— Une révision, dès à présent, dans les cahiers des charges de travaux, des normes de ventilation applicables dans les bâtiments fréquentés par le public, et particulièrement dans les locaux scolaires, afin de les faire correspondre aux préconisations scientifiques, ce qui ne pourra d’ailleurs qu’être bénéfique, plus généralement, pour la santé publique.

En l’attente de vous lire, je vous adresse, Monsieur le bourgmestre, Monsieur l’échevin de l’Instruction publique, Monsieur l’échevin des travaux, mes salutations les meilleures.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège

 

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