Monsieur le bourgmestre,
Monsieur l’échevin de la Transition écologique,

L’ouverture du parc Sainte-Agathe, en juin 2015, a été un moment d’allégresse pour de nombreux habitants du quartier Sainte-Marguerite pour qui ce parc, dont la remarquable réalisation a été largement soulignée, annonçait une amélioration sensible de leur qualité de vie.

Quatre ans plus tard, le constat est plus mitigé, notamment parce que le parc, à en croire plusieurs riverains avec lesquels j’ai pu m’entretenir dernièrement, est, depuis quelques mois, devenu fréquemment inaccessible et que de nombreuses difficultés sont rencontrées par ses usagers.

Si la possibilité de recruter un concierge pour le parc avait, semble-t-il, été envisagée avant son inauguration, c’est finalement aux gardiens de la paix qu’a été confiée la tâche d’ouvrir et de fermer les grilles. Ces agents ne sont cependant pas disponibles tous les jours, en conséquence de quoi le parc est régulièrement fermé, de façon semble-t-il aléatoire et sans préavis, ce qui est particulièrement frustrant pour nos concitoyennes et nos concitoyens qui souhaiteraient précisément pouvoir profiter du parc ces jours-là. À d’autres périodes, il reste ouvert jour et nuit, offrant à qui veut un balcon sur l’intimité des habitants des maisons situées en face du parc. Il arrive encore que seule l’une des deux grilles soit ouverte, compromettant l’usage du parc comme passage entre la rue Hullos et la rue Saint-Laurent (après avoir expérimenté une ou deux fois le cul-de-sac, l’usager change naturellement d’itinéraire).

De surcroît, il me revient qu’il est arrivé à plusieurs reprises que des personnes restent enfermées à l’intérieur du parc, faute que l’agent chargé de la fermeture ait vérifié que le parc était vide. Une famille avec enfants est ainsi restée enfermée en plein hiver, sans disposer d’un moyen d’appeler de l’aide. Suite à cela, des habitants ont demandé à ce qu’une cloche soit utilisée quelques minutes avant la fermeture — sans succès jusqu’à présent.

Ajoutons encore que les agents chargées de l’ouverture et de la fermeture changent régulièrement, en sorte qu’aucun dialogue ne peut s’établir entre eux et les usagers du parc.

Ce parc accueille un potager collectif d’une trentaine de parcelles, pour l’usage duquel les usagers paient une petite cotisation (15 EUR/an). Ce potager est rapidement devenu un espace de convivialité et de rencontre entre habitants. Cependant, l’accès à ces parcelles est devenu difficile. Il a été prévu pendant un temps que le parc ne soit plus ouvert que de 9h à 16h, ce qui a vivement contrarié les jardiniers qui n’avaient plus la possibilité de se rendre sur leurs parcelles dans un horaire aussi restreint. L’accès à la citerne à eau de pluie a été coupé (de même que l’accès au robinet d’eau de ville situé dans un local fermé et dont les jardiniers avaient la clé), obligeant les jardiniers à acheminer des bidons d’eau jusqu’en haut des escaliers pour ne pas perdre leurs plantations pendant les jours de chaleur. Il est à noter que la fontaine publique située dans la partie basse du parc, bien utile en cas de fortes chaleurs, n’est plus opérationnelle non plus.

Je m’interroge donc : quel est le sens de réaliser un équipement public aussi qualitatif si c’est pour le saboter ensuite par une gestion aussi peu rigoureuse ?

Un parc public, pour remplir son usage, doit être accessible en permanence, tous les jours — ouvrables ou non — et au moins jusqu’au coucher du soleil, singulièrement pendant les fortes chaleurs d’été, qui sont particulièrement difficiles à supporter pour les habitants qui disposent d’un logement mal isolé et dépourvu de tout espace extérieur — et ils sont nombreux dans le quartier. Il suffit de constater que la petite pleine de jeux est quotidiennement prise d’assaut par des enfants de tous âges, jusqu’à parfois des heures avancées en périodes de congés scolaires.

Pouvez-vous prendre les dispositions nécessaires pour que ce parc puisse à nouveau remplir son rôle de lieu réellement adapté aux besoins du public du quartier ?

En vous remerciant pour votre réponse, je vous adresse, Monsieur le bourgmestre, Monsieur l’échevin, mes salutations les meilleures.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège