Cannabis : une politique responsable, réaliste et efficace

En matière de cannabis, la politique répressive menée en Belgique ne porte pas ses fruits  ; elle n’a permis de juguler ni la consommation ni le trafic.

Le produit est régulièrement consommé et ce en toute illégalité, contrairement à des substances comme l’alcool ou le tabac dont la nocivité est tout aussi évidente. Quinze pourcents des Wallons de 15 à 64 ans, 32 % dans la tranche des 25 à 34 ans, ont déjà consommé du cannabis au cours de leur existence. Cela représente plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont enfreint la loi de 1921 sur les stupéfiants, toujours d’application. Quant à la production et au trafic de cannabis, leur rentabilité augmente avec la répression, comme en témoigne la multiplication des découvertes de plantations dans notre pays.

Même si le parquet accorde « la plus basse des priorités » à la détention de cannabis pour consommation personnelle, fixée à trois grammes maximum, les faits enregistrés par la police pour détention de cannabis représentent une part croissance en matière de drogue. La répression du cannabis mobilise d’importantes ressources policières qui pourraient être employées de façon beaucoup plus utile ailleurs. De nombreuses personnes sont emprisonnées pour avoir cultivé ou vendu du cannabis, le début pour certaines d’entre-elles d’un parcours délinquant beaucoup plus grave.

La politique de la tolérance zéro appliquée par le Gouvernement fédéral, y compris pour la consommation personnelle de cannabis, a également des effets au niveau sanitaire  ; des produits coupés ou frelatés circulent sans qu’il soit possible d’exercer le moindre contrôle. En matière d’usage thérapeutique du cannabis, les choses évoluent progressivement afin de permettre aux malades de bénéficier des vertus du produit et de ses composants, sous prescription de spécialistes hospitaliers. Enfin, et de manière générale, la politique de prohibition constitue aussi une agression quotidienne contre la jeunesse, qui est principalement victime de la répression.

Echec du modèle prohibitionniste

La hausse de la consommation traduit l’échec du modèle prohibitionniste  ; il ne répond nullement aux enjeux du trafic criminel d’une part et de santé publique d’autre part.

VEGA plaide, au contraire, pour une politique pragmatique associant prévention et information (la consommation de cannabis, tout comme celle d’alcool ou d’autres stupéfiants, présente des risques pour la santé, dont les usagers doivent être informés), réduction des risques et assèchement des filières illégales.

Un contrôle social de la consommation de cannabis

Contre le crime organisé qui est le principal problème du cannabis, VEGA est favorable à une consommation sociale de l’herbe, et ainsi à son contrôle social. Vu l’inactivité du niveau fédéral, VEGA souhaite que des initiatives soient prises au niveau local en matière de consommation de cannabis. Concrètement, nous proposons que la Ville de Liège, en collaboration avec d’autres communes du bassin Liégeois également touchées par la question, travaille à la mise en place d’un ou plusieurs « Cannabis social clubs  », sur le modèle développé par l’association anversoise « Trektuw plant ». Cette initiative consiste en la culture de plants de cannabis nominatifs destinés à la consommation personnelle limitée des planteurs et sous le contrôle des autorités. Cette production ne peut être commercialisée.

Ces organisations privées permettent d’assurer un contrôle direct sur le taux de THC (substance psychotrope) des plants cultivés, court-circuitent les réseaux criminels avec des prix moins élevés et jouent un rôle dans la détection des usages problématiques.

Vu l’ampleur de la consommation de cannabis par la population, l’importance de la demande de produit et la politique inefficace de « tolérance zéro » des gouvernements wallon et fédéral depuis 60 ans, ces « Cannabis social clubs » ne pourront évidemment pas contrer le trafic illégal. Par contre, ils représenteraient une possibilité pour les adeptes du cannabis qui le veulent de sortir de l’illégalité. Enfin, ils constitueraient un élément utile d’une politique préventive et sanitaire visant à informer, accompagner et proposer des soins adaptés aux consommateurs qui en ont besoin.

A l’occasion d’événements festifs et culturels qui attirent des masses de jeunes adultes tels que certains festivals de musique, VEGA considère comme indispensable la présence d’une association d’information des jeunes en matière de consommation et de prévention des risques liés à la drogue (santé, hygiène, conduite sous influence…).

 

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