Monsieur le bourgmestre,

Le chantier de la première ligne du tramway liégeois faisait l’objet d’un planning précis, sur lequel l’opérateur privé est contractuellement engagé et qui avait été communiqué largement (et peut toujours être consulté sur le page https://letram.be/planning/).

Alors que les mois de chantier passent, les uns après les autres, force est de constater que ce planning ne sera pas respecté.

Les travaux rue Léopold et rue de la Cité devaient par exemple, selon ce planning, s’achever cet été. Aucun rail n’y a encore été posé.

Ce mois de décembre aurait dû nous permettre de vous la fin des travaux entre Blonden et le Val Benoit : ils y sont à peine entamés.

Quant aux Quai Saint-Léonard et de Coronmeuse et à la place des Déportés, dans un quartier qui a été particulièrement éprouvé par les chantiers au cours des dernières années et connait aujourd’hui d’importants problèmes de mobilité, pour différentes raisons, le chantier est censé s’y achever en mai prochain. Là encore, en observant le chantier, on doute de la possibilité de tenir l’échéance.

Il reste un an, dans le planning, pour achever l’ensemble des travaux d’infrastructure, qui n’ont pas même débuté partout.

Si l’on peut bien sûr comprendre que la pandémie ait retardé le chantier de quelques semaines voire de quelques mois, les retards observés semblent d’ores et déjà plus longs, alors qu’une grande partie du chantier reste à venir.

Ce bouleversement du calendrier pose d’importantes questions, qui concernent la Ville au premier chef, même si elle n’a malheureusement aucune prise directe sur la maîtrise d’ouvrage :

— Un nouveau calendrier a-t-il été communiqué aux autorités communales, voire concerté avec elles ? Alors qu’on espère que l’arrivée des vaccins contre le COVID va permettre le redémarrage complet de l’activité sociale, qui tourne pour le moment au ralenti, l’enjeu de coordination des chantiers dans le centre-ville — déjà très problématique dans les mois qui ont précédé le premier confinement — sera plus important que jamais pour ne pas engorger complètement la ville : la première étape pour rendre cela possible est de disposer d’un calendrier du chantier du tram conforme à la réalité.

— Quelles conséquences cette situation aura-t-elle pour les commerçants riverains, dans un contexte où le commerce de détail a déjà été fortement éprouvé par les mesures sanitaires prises pour lutter contre l’épidémie ? La Région prévoit-elle des mesures plus fortes pour aider ces commerçants ou s’en lave-t-elle les mains ?

— La situation des modes doux aux abords du chantier est très problématique, comme nous avons eu l’occasion de le relever à plusieurs reprises en commission. Le manque d’attention caractérisé et répété du gestionnaire du chantier à l’égards des piétons et cyclistes est déjà pénible s’il faut s’en accommoder pendant quelques mois. Elle devient tout à fait insupportable si ces mois se transforment en années. Que peut faire la Ville de Liège pour améliorer la situation sur ce plan ? Ne serait-il pas temps de verbaliser systématiquement les manquements commis par l’opérateur ?

— Cette situation augure-t-elle d’un retard — et si oui de quelle ampleur ? — dans la mise en service du tram, qui est pour rappel censé être mis en service public (en service « commercial » disent les commerciaux) en octobre 2022, dans moins de deux ans, sachant qu’il faut près d’une année, après la fin des travaux d’infrastructure, pour réaliser l’équipement de la ligne et organiser les tests du matériel roulant ?

— Enfin et a contrario des inquiétudes exprimées dans les points précédents, peut-on espérer que ce retard va-t-il permettre d’enfin obtenir les adaptations indispensables au niveau des aménagements cyclables le long du tracé, que Monsieur le ministre Henry a totalement négligés lors de son premier mandat de ministre, notamment rue Joffre ? L’encommissionnement de ce problème, qui a suscité plusieurs manifestations au printemps, ne l’a en effet solutionné en rien.

D’ores et déjà, je vous remercie, Monsieur le bourgmestre, pour les réponses que vous voudrez bien m’apporter.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège