Interpellation au Collège — Conseil communal du 2 septembre 2019
Les travaux du tram ont débuté et ont d’ores et déjà un impact important sur la mobilité en ville.
Les trois années qui viennent s’annoncent difficiles, voire très difficiles, pour les habitants ainsi que pour bon nombre d’usagers du transport public, pour les personnes qui doivent accéder à la ville en voiture, pour les commerçants du centre, etc.
D’un point de vue plus positif, les travaux représentent aussi une opportunité de changement de nos habitudes de mobilité, en nous incitant à explorer d’autres façons de nous déplacer au quotidien.
Je m’étonne dès lors de voir extrêmement peu d’incitants à opérer ce changement.
Le réseau de bus a-t-il été ou va-t-il être renforcé pendant la période des travaux ? Je n’en vois nul indice. Au contraire, les bus qui avaient leur terminus rue Léopold s’arrêtent désormais place de l’Yser, imposant un long trajet à pied pour effectuer certaines correspondances.
Des mesures ont-elles été prises pour favoriser l’usage du vélo dans le cadre du chantier ? Cela ne me semble pas évident.
Une coordination avec la SNCB a-t-elle été organisée afin de dérouter une partie du trafic urbain vers le rail ? Cela ne semble pas avoir été. Au contraire : des travaux ont été programmés sur la ligne 34, desservant le centre-ville, pendant la durée des travaux (uniquement pendant les vacances scolaires, fort heureusement).
Dans ces conditions, il n’est pas très étonnant d’entendre bon nombre d’habitants exprimer un point de vue peu amène sur le projet et sur le chantier. Il n’est pas non plus étonnant de voir des commerces indépendants et grandes enseignes quitter le centre-ville pour s’établir en périphérie.
Il me semblerait dès lors nécessaire que la Ville de Liège...
— Exige de l’entreprise réalisant les travaux qu’elle prévoie systématiquement des itinéraires cyclables permettant de traverser ou de contourner les zones de chantier en sécurité. L’observation des premières installations de chantier ne me rassure guère à cet égard.
— Lance, au cours de l’automne, une opération-éclair visant à garantir, en nombre suffisant, la présence d’arceaux de stationnement pour les vélos devant tous les lieux accueillant du public (établissements scolaires, administrations, lieux culturels, etc).
— Adresse à la SNCB et au gouvernement fédéral une demande visant à permettre aux abonnés TEC d’emprunter le réseau SNCB pendant la durée des travaux du tram (nonobstant l’existence du « City Pass », dont le prix semble rester trop élevé à ce jour, au vu des chiffres modestes d’abonnement).
— Sollicite l’OTW et le gouvernement wallon afin que soit mise en service, le plus rapidement possible, une ligne de rocade reliant les Guillemins à Coronmeuse via la rive droite, afin d’offrir un tracé alternatif aux circulations en rive gauche qui vont devenir beaucoup plus difficiles avec le chantier. Cette ligne pourrait préfigurer la ligne devant fusionner les parties non « tramifiées » des lignes 1 et 4, dont l’utilité semble évidente en maintenant une desserte du quartier Sait-Léonard et en offrant une liaison entre Coronmeuse et les principaux quartiers de la rive droite (Outremeuse, Longdoz, Vennes,…). Elle permettrait aussi aux usagers des lignes qui s’arrêtent désormais place de l’Yser de trouver une connexion directe, depuis cet endroit, avec les Guillemins.
— Mette en place un organe de concertation permanent autour du chantier, se réunissant une fois par mois, associant des représentants du consortium attributaire du marché de PPP, des représentants des administrations wallonnes et communales, des représentants du Conseil communal, des représentations des principales associations actives sur ces questions — et dont les réunions soient publiques.
Comment le Collège reçoit-il ces suggestions ?
Je vous remercie pour votre attention.
François Schreuer
Conseiller communal
NB : Le nouveau règlement d’ordre intérieur limitant fortement la longueur des interpellations, le texte prononcé en séance publique sera une version raccourcie de celui-ci.