Encadrer la prostitution

La prostitution est une question très sensible qui voit généralement s’affronter deux attitudes : une politique prohibitionniste d’un côté, qui voudrait interdire la prostitution ou la réduire au maximum, et une politique pragmatique de l’autre, qui prend acte de la prostitution et qui essaye d’organiser cette pratique.

La prostitution est légale en Belgique, c’est le proxénétisme seulement qui est interdit.

Partant du constat que, d’une part, la prostitution - dans de nombreuses situations - est une solution pour échapper à une misère encore plus grande et que, d’autre part, aucune politique de répression contre les prostituées n’a jamais réglé le problème et les précarise davantage, VEGA plaide pour la reconnaissance et l’encadrement légal de la prostitution et la création de droits sociaux pour les personnes prostituées, contre la logique de la tolérance hypocrite ou l’abolitionnisme. Le développement du racolage et de la prostitution via Internet en sus de la prostitution de rue nécessite lui aussi un accompagnement et une prise en charge spécifique, en matière de santé sexuelle notamment.

VEGA souhaite mettre un principe de réduction des risques au cœur du raisonnement sur l’action publique en matière de prostitution : l’enjeu n’est pas de porter un jugement moral, mais de protéger autant que possible la santé des personnes, sans oublier bien sûr de lutter contre les filières illégales et la traite des êtres humains.

L’avis de VEGA sur la possible création d’un « Eros center  » est nuancé. Nous saluons la prise en considération du problème de la prostitution par la Ville tout en signalant qu’un tel encadrement ne répond qu’à une partie des situations de prostitution et laisse immanquablement une proportion considérable de travailleurs du sexe sur le carreau, en particulier les personnes les plus précaires. Nous pensons donc qu’il serait dangereux en terme social et humain de limiter la prostitution à ce seul espace, rendant illégale tout pratique extérieure ; cette mesure pourrait en effet favoriser la clandestinité des pratiques externes, rendant cette population inaccessible à toute forme de travail social.

VEGA soutient le projet — avancé par certaines associations — de circonscrire à Liège une « Zone P » en centre-ville où la prostitution de rue serait tolérée.

 

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