Quelle préparation face aux crises à venir ?

La Coopérative politique VEGA propose la création de Commissions communales de prévoyance

Communiqué de presse, 22 mai 2020

La pandémie du COVID19 (près de 10.000 morts en Belgique à ce jour), a trouvé notre pays dans une situation de dramatique impréparation. Non seulement, les citoyens ne connaissaient pas bien les gestes permettant de se protéger et protéger les autres, mais les équipements sanitaires les plus élémentaires ont rapidement manqué, au point que des soignants ont été amenés à exposer leur santé et même leur vie pour jouer le rôle vital qui est le leur.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé multipliait des avertissements, les autorités belges ont perdu de très précieuses et nombreuses semaines à camper dans le déni (« nog een dramaqueen »), ont négligé de prendre des mesures de prudence élémentaires (comme le confinement, après les vacances de carnaval, des personnes revenant de zones où l’épidémie était déjà intense). On a même appris que la ministre de la santé avait décidé, une année plus tôt, de faire détruire un stock de plusieurs millions de masques respiratoires encore utilisables au motif, semble-t-il, que ceux-ci occupaient de la place dans un entrepôt.

Au-delà des responsabilités gouvernementales et individuelles, qui ne pourront rester sans suites, c’est un corpus de valeurs et de pratiques politiques qui doit être interrogé : celui qui présente comme incontournables la rentabilité à court-terme, l’optimisation à marche forcée des systèmes sociaux, le primat de la valeur marchande sur la valeur d’usage, la généralisation du flux tendu et de l’hyper-spécialisation des territoires, y compris pour la production des ressources les plus essentielles, au risque de laisser tout le monde démuni lorsque la circulation des biens s’interrompt ou ralentit.

On peut espérer que certaines leçons seront tirées de cette crise et que nous serons mieux préparés à affronter le prochain agent infectieux qui arrivera dans nos contrées. Mais d’autres risques existent ! Ils se multiplient, même, avec le changement climatique. Les épisodes caniculaires et les sécheresses vont se multiplier et atteindre des niveaux dangereux, faisant craindre une raréfaction de l’eau potable. Les sols agricoles sont en de nombreux endroits en voie de stérilisation, de pollution ou d’érosion irrémédiables. Les forêts européennes ne sont pas immunisées contre le risque de méga-feux tels qu’on les a observés au cours des derniers mois en Australie. Parallèlement, l’augmentation du régime des pluies, combinée aux facteurs précédents, peut produire des inondations d’un niveau inconnu.

Il faut encore mentionner le risque d’un accident majeur à Tihange, dont on sait — comme cela est apparu dans les débats du Conseil communal en 2017 et 2018, lorsque VEGA a obtenu le vote d’une motion demandant la fermeture immédiate des réacteurs microfissurés de Tihange 3 et de Doel 2 — que nous serions radicalement incapables de la gérer, faute de disposer même d’un plan d’urgence permettant d’organiser le confinement ou l’évacuation de la population.

Il est statistiquement probable que nous ayons à faire face, dans les années ou les décennies à venir, à des épisodes de crise importants, pouvant atteindre la santé, mais aussi l’accès à l’alimentation voire à l’eau potable. Et dans l’état actuel des choses, alors que les moyens de la Protection civile ont été sensiblement réduits en 2017, alors que les autres corps publics chargés des situations d’urgence sont souvent débordés, on peut se demander comment on fera pour les gérer.

Dans cette perspective, considérant que le niveau local est essentiel dans de telles situations pour garantir la sécurité de chaque habitant, la Coopérative politique proposera, ce lundi au Conseil communal de Liège, la mise en place d’une Commission communale de prévoyance, en espérant que l’idée pourra être reprise dans d’autres communes.

Cette commission, qui réunirait des représentants des administrations publiques concernées par les situations d’urgence ainsi que des scientifiques et des élus, aurait pour mission d’examiner la manière dont, au niveau local, nous pouvons nous préparer aux phénomènes susceptibles de se produire sous nos latitudes. Ces commissions remettraient un rapport périodique, contenant un état des lieux ainsi qu’une série de préconisations en matière de ressources humaines, de réserves stratégiques et de stragéties de communication, visant à garantir, le fonctionnement des systèmes sociaux essentiels — information à la population, soins de santé, eau potable, énergie, sécurité publique, transports, alimentation etc — dans une période de crise.

Céline Lambeau
membre du secrétariat politique

 

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