Communiqué du 24 mai 2023
La Coopérative politique VEGA a pris connaissance des nouvelles rumeurs relatives au chantier du tram, allant jusqu’à évoquer un possible arrêt du chantier.
1. Nous appelons chacune et chacun à garder son sans-froid. Les rumeurs — ou les menaces — d’arrêt du chantier participent d’une stratégie visant à mettre sous pression la négociation entre le (soi-disant) « partenaire » privé et les pouvoirs publics régionaux. Au-delà de la survie économique de nombreux acteurs du centre-ville liégeois, au-delà de la qualité de vie de dizaines de milliers d’habitants, nous appelons le groupe COLAS et sa maison mère Bouygues à mesurer que ce qui se joue ici est aussi leur réputation, et pour de longues années.
2. Alors que le chantier s’éternise — rappelons qu’il était prévu de l’organiser phase par phase, avant que COLAS ne soit autorisé à « ouvrir » la ligne toute entière, car cette demande était présentée comme étant de nature à permettre la maîtrise des délais —, nous répétons qu’il est possible et nécessaire d’atténuer le préjudice qu’il porte au quotidien aux Liégeoises et aux Liégeois, notamment :
a) en sécurisant enfin les cheminements piétons autour du chantier, qui restent à bien des endroits extrêmement problématiques ;
b) en renforçant le soutien aux commerçants les plus touchés ;
c) en ouvrant dès que possible certains cheminements cyclables (à ce jour, il est par exemple impossible de traverser le cœur historique à vélo, car, de façon hallucinante, l’autorité régionale n’a pas jugé nécessaire de l’imposer à son « partenaire ») ;
d) en donnant la priorité — et en mobilisant les moyens nécessaires pour cela, dans les mois qui viennent — à l’achèvement du chantier dans l’hyper-centre, au minimum place Saint-Lambert, place du marché et Feronstrée, pour permettre aux usagers de retrouver un minimum de quiétude ;
e) en renforçant l’offre de bus sur les axes permettant de contourner le chantier (Ans-Jemeppe, Ans-Herstal, rocade rive droite, etc) ;
Pour mettre en œuvre ces indispensables améliorations — ni l’OTW, ni le cabinet du ministre Henry n’ont sérieusement pesé en ce sens —, nous réitérons notre demande, déjà maintes fois mise sur la table, de l’organisation d’une réunion de concertation mensuelle associant élus locaux et associations représentatives des habitants et des commerçants, lors desquelles il serait possible de mettre le doigt sur les multiples problèmes concrets qui se posent dans les quartiers concernés. Nous ne comprenons pas que le ministre Henry reste sourd à cette demande.
3. Le temps du bilan viendra ensuite. Car le fiasco qu’a été, de bout en bout, la gestion de ce dossier par la Région et le consortium « Tram’Ardent » n’était pas une fatalité. De nombreuses villes ont réalisé des infrastructures similaires sans imposer à leurs habitants des désagréments aussi importants. Il faudra parler du choix, tellement regrettable du « Partenariat public privé ». Il faudra revenir sur le choix du ministre Henry de s’assoir sur l’ensemble des remarques formulées dans le cadre de l’enquête publique (parce que le tram était censé rouler pour l’Expo 2017 et qu’on n’avait pas le temps d’améliorer le projet). Il faudra mettre en lumière la maltraitance institutionnelle à laquelle l’institution wallonne se livre continuellement à l’encontre de Liège. Il faudra interroger la culture de l’à-peu-près, de l’amateurisme, du todibonisme qui a tant joué dans l’échec en cours. Ce temps sera celui des élections régionales, lors desquelles la Coopérative politique VEGA sera présente, pour défendre une vision du transport public métropolitain beaucoup plus ambitieuse et plus rigoureuse que celle qui a été menée depuis 50 ans à Liège.
Pour la Coopérative politique VEGA,
François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège