46% des familles monoparentales de Wallonie vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, un taux deux fois supérieur à celui de l’ensemble des ménages.
Cette pauvreté se traduit de diverses manières selon les cas : épargne insuffisante pour faire face à une dépense imprévue de l’ordre de 1.000 euros, impossibilité de partir une semaine en vacances (même en Belgique), arriérés de paiement, difficulté de chauffer correctement le logement ou de manger un repas protéiné tous les deux jours…
Au quotidien, les besoins le plus souvent exprimés par ces familles concernent des problèmes récurrents : ressources insuffisantes pour acheter de la nourriture la dernière semaine du mois, absence de services de garde d’enfants à horaires décalés, coût trop élevé des cours de soutien scolaire pour les ados, épuisement des parents solos qui assument entièrement seuls le soin et l’éducation de leurs enfants. Tant les parents que les enfants sont victimes de ces situations, les seconds étant par ailleurs contrariés dans leurs études avec pour conséquence de limiter leurs perspectives d’avenir. La seule ville de Liège compte près de 10.000 familles monoparentales et 17.000 enfants.
VEGA propose de consacrer un million d’euros par an en vue d’une aide structurelle aux familles monoparentales précarisées*, la seule à même de les aider concrètement et durablement.
VEGA propose que soit étudiée, en concertation avec les acteurs de terrain, les possibilités de proposer à ces familles, dès la rentrée scolaire de 2019, des services à la collectivité réellement utiles.
Nous proposons les idées suivantes :
- 30 repas chauds gratuits par an et par enfant à la cantine de l’école. Les modalités de mise en œuvre devront être déterminées et adaptées en fonction des écoles et des situations des familles (un repas par semaine toute l’année, trois repas pendant la dernière semaine du mois…) ;
- l’allocation d’un budget de plusieurs milliers d’euros par an à toutes les écoles maternelles et primaires du territoire liégeois pour le financement quotidien de collations et de « repas tartines » bio, locaux et diversifiés gratuits ;
- l’engagement de personnel pour l’organisation de services de garde d’enfants à horaires décalés (avant 7h, après 18h et durant le week-end) et de cours de soutien scolaire à prix très réduit ;
- une intervention complémentaire dans le prix des transports en commun ;
- l’organisation d’un service "relais" pour les parents solos qui ont la garde exclusive de leurs enfants, par exemple sous forme de mouvement de jeunesse gratuit, pour qu’ils puissent souffler un week-end par mois (ne serait ce que du samedi 17h au dimanche 17h).
* familles monoparentales bénéficiant d’une réduction de la taxe urbaine (revenus imposables de 2016 inférieurs à 11.878,46 €)