Dentisterie : VEGA demande à la Ville de donner une chance à la sauvegarde du bâtiment

La décision du bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, annoncée ce mercredi, de signer l’arrêté de démolition du bâtiment de la dentisterie, sur le site de Bavière, est hautement regrettable et tout à fait précipitée.

Elle répond, on le voit bien, à la demande insistante du promoteur qui, depuis son entrée dans le dossier, souhaite faire place nette et aura obtenu tout ce qu’il souhaitait de la part de la Ville.

Elle fait suite à une campagne de communication habilement menée, montrant la dentisterie comme un lieu de perdition — alors qu’il aurait probablement suffi de murer correctement les accès au bâtiment pour éviter les faits dramatiques qui se sont produits sur place. De ce point de vue, la responsabilité des propriétaires du bâtiment — qui ont délibérément évité de prendre les mesures de sécurité ad hoc dans le but d’accélérer la décision de démolition — nous semble lourde.

Elle est la conséquence de très longues années d’immobilisme dans le chef de la Ville, qui a laissé pourrir ce dossier, par négligence ou par malice.

Le bâtiment au moment de sa construction

Alors, bien sûr, l’immeuble porte les stigmates du temps, ce qui rend difficile pour le grand public la perception de la valeur architecturale — pourtant bien réelle — de ce témoin emblématique (et rare à Liège) de l’architecture moderniste des années ’30. Ce bâtiment reste, surtout, comme cela a notamment été constaté par plusieurs professeurs la faculté d’architecture, en bon état du point de vue structurel et sa rénovation est tout à fait possible — probablement à un coût inférieur à celui de la démolition et de la reconstruction d’une surface bâtie équivalente. De nombreux acteurs associatifs, culturels ou institutionnels ont marqué leur intérêt pour ce bâtiment est pourraient participer à un projet de rénovation, si une ouverture leur était laissé.

Nous demandons dès lors à la Ville de suspendre sa décision et de donner une chance — sous la forme d’un délai d’au moins trois mois — à la mise en place d’un projet de sauvegarde du bâtiment dans une perspective culturelle et associative.

Il faudrait pour cela que la Ville obtienne du promoteur — ce qui semble tout à fait raisonnable au vu de’l’absence charges d’urbanisme dans le dossier « Bavière » et des investissements publics très conséquents qui ont été décidés en appui au projet — l’engagement à céder le bâtiment pour l’euro symbolique, par exemple à une fondation à caractère non lucratif qui s’engagerait à y faire vivre un lieu de culture.

Bavière, c’était l’opportunité, unique dans le cœur urbain de Liège, de fabriquer un quartier innovant, emblématique de tout ce que la ville de demain doit devenir. Cette opportunité a été, jusqu’à présent, largement galvaudée, par l’absence d’un Master plan crédible, par l’absence de concours d’architecture pour la nouvelle bibliothèque provinciale, par la relégation de la conception des espaces publics au dernier rang des priorités dans ce dossier, par l’absence d’une réelle réflexion sur la desserte des lieux en transport public (alors même que la Transurbaine est supposée passer par là). Condamner la dentisterie reviendrait à planter le dernier clou au cercueil des ambitions urbanistiques pour ce site et à entériner définitivement une promotion immobilière médiocre.

Nous ne nous y résolvons pas.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège

Vous trouverez ci-dessous deux images réalisées par l’atelier XXe/reconversion de la faculté d’architecture (Georges Eric Lantair, Olivier Fourneau et Aloys Beguin), qui montrent à quoi pourrait ressembler la dentisterie si elle était rénovée. Ces images — hors de toute posture architecturale — montrent ce que pourrait être ce bâtiment reconverti, réhabité et entretenu, repris dans une urbanisation globale du site de Bavière. Les travaux de l’atelier ont aussi montré que le bâtiment, très polyvalent, pouvait accueillir des programmations très diversifiées.

 

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Les commentaires postés par les internautes


Ne laissons pas faire les promoteurs

Posté le 18 janvier 2018, par warnotte Michele

Arrêtons de laisser des promoteurs enlever toute l’histoire d’une ville en démolissant des bâtiments emblematiques

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Dernier vestige Art déco

Posté le 18 janvier 2018, par Michel Dubois

le dernier vestige art deco a Liège il mérite d’être restauré et reconverti

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Un bâtiment plein d’histoire

Posté le 18 janvier 2018, par Ingrid

Conservons un bâtiment .plein d histoire . Arrêtez de tout détruire

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Contre la démolition

Posté le 19 janvier 2018, par philippe hoquez

Je suis contre la démolition de la dentisterie de Bavière

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Conserver et rénover notre héritage

Posté le 19 janvier 2018, par Aurélie Servais

Ne laissons pas notre patrimoine s’éteindre pour des promoteurs !!
Faisons en sorte de conserver et rénover notre héritage...

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L’ADN d’un quartier

Posté le 20 janvier 2018, par Glesner Colin

Liège est constitué d’un patchwork de style architecturaux différents donnant à la ville ces traits si caractérisitiques. Valoriser cette diversité est une nécessité afin de faire perdurer cette identité. De plus, de tels batiments, avec un peut d’imagination semblent pouvoir s’intégrer parfaitement dans d’autres projets urbains comme le montre les images du projets de la faculté d’architecture de Liège.

Il est certains que rénover ce batiment comme il se doit participera à donner une ADN marquée à tout le quartier et ainsi le magnifier. Ce genre de projet va bien au delà d’une simple rénovation architecturale, il permet de lier des être humains.

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Arrêtez le massacre !

Posté le 20 janvier 2018, par Michèle Quoibion

Exilée en France, je ne reviens que rarement à Liège (une fois l’an) et je reconnais de moins en moins "ma" ville... S’il vous plaît, Messieurs les élus, arrêtez le massacre !

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Un témoin de son époque

Posté le 10 février 2018, par Jean Bronkart

La rénovation en cours du Val-Benoit, comme l’illustration proposée par la faculté d’architecture, montrent bien tout l’intérêt du bâtiment comme témoin de son époque et son potentiel propre.
L’attachement d’un public nombreux à sa conservation n’est pas non plus à négliger.

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