Interpellation de François Schreuer, conseiller communal Conseil communal du 2 septembre 2024
Monsieur le bourgmestre,
Le groupe TEC, on le sait, est en de revoir l’organisation de son réseau. Et il est de plus en plus clair, aujourd’hui que cette réorganisation, derrière l’emblème rutilant du tram, se traduira surtout par une réduction significative de l’offre de bus dans nos quartiers.
Certaines lignes ont d’ores et déjà vu leur fréquence significativement diminuer. C’est en particulier le cas de la ligne 4. Mais les informations qu’on peut obtenir sur la réorganisation à venir du réseau sont encore plus alarmantes : une contraction générale de l’offre semble en effet se dessiner, avec un nombre de bus réduit sur de nombreuses lignes, aussi bien à l’heure de pointe qu’en soirée.
À la pointe, on peut s’attendre à ce que cela entraine un accroissement de la congestion des lignes et par conséquent des fréquences réelles encore plus dégradées — on sait que les bus surchargés perdent du temps, notamment aux arrêts. En soirée, la fréquence sur la plupart des lignes sera tellement faible que beaucoup de correspondances — déjà laborieuses — deviendront de fait impraticables. Le choix de vivre sans voiture — une évidence dans toutes les grandes métropoles européennes —, déjà difficile à Liège, deviendra de plus en plus lourd de conséquences.
Pourtant, le tram aurait dû être l’occasion d’un redéploiement du réseau et d’une augmentation générale de l’offre, en redistribuant sur le reste du réseau le matériel roulant et le personnel qui seront libérés par le remplacement de plusieurs lignes par le tram. Sans cela, les ambitieux objectifs de report modal fixés par le gouvernement dans sa « vision FAST » resteront rigoureusement inatteignables. Sans cela, l’espoir d’un transfert modal et d’une réduction de la pression automobile sur notre ville sera largement déçu. Sans cela, surtout, des dizaines de milliers de personnes qui utilisent quotidiennement le réseau TEC verront leur mobilité devenir encore un peu plus compliquée, alors même qu’après les si douloureuses années du chantier, ces usagères et usagers espéraient accéder enfin à un quotidien moins inconfortable.
Cette réorganisation du réseau devrait aussi être l’occasion de revoir son architecture, notamment pour mettre en place des lignes de rocade qui pourraient fortement faciliter les relations entre quartiers périphériques tout en soulageant les tronçons les plus saturés, qui sont essentiellement situés dans le centre. Mais telle n’est pas, loin s’en faut, la direction annoncée.
Monsieur le bourgmestre, la Ville de Liège a-t-elle été concertée sur cette évolution préoccupante ? Monsieur le bourgmestre, la Ville ne devrait-elle pas interpeller le TEC et le gouvernement wallon pour souligner les difficultés qu’annonce cette réorganisation du réseau et demander que le dossier soit reconsidéré ?
D’avance, je vous remercie pour vos réponses.
François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège