Monsieur le bourgmestre,

On vient d’en avoir la confirmation : les habitants des quartiers proches du tunnel de Cointe (Angleur, Avroy, Chênée, Cointe, Fragnée, Laveu, Sclessin, Vennes,…) auront une nouvelle fois cet été à subir les conséquences d’une fermeture longue de celui-ci, pour travaux, qui amènera le passage quotidien de dizaines de milliers de véhicules supplémentaires dans le milieu urbain.

Pour les responsables de la SOFICO, c’est une évidence : c’est en été que ces travaux doivent avoir lieu, car le trafic est légèrement moindre à cette période (on parle d’environ 80.000 véhicules par jour au lieu de 85.000 le reste de l’année.

Pourtant, ce choix n’est pas sans conséquences pour nos concitoyennes et nos concitoyens :

— L’été est la période pendant laquelle les habitants de la ville sont les plus vulnérables au bruit. Lorsque la température monte, de très nombreuses personnes se retrouvent confrontées à ce dilemme : subir la chaleur étouffante d’un logement non ventilé ou ouvrir les fenêtres et subir les nuisances sonores, déjà importantes, notamment avec les décollages d’avion qui ne se gênent pas pour survoler le coeur urbain à toute heure. Dans les deux cas, c’est le sommeil qui trinque. Choisir d’ajouter une nuisance supplémentaire à cette situation pose pour le moins question.

— La chaleur forme un très mauvais cocktail avec la pollution issue du trafic routier, en générant des polluants dits secondaires, qui peuvent être plus nocifs encore pour l’organisme. Combinée avec l’ouverture des fenêtres évoquée au point précédent, on peut parler d’un vrai enjeu de santé publique pour les habitants des axes les plus touchés.

— Enfin, l’été est la période des vacances scolaires, celle à laquelle, plus particulièrement encore que le reste du temps, les enfants devraient pouvoir bénéficier d’une ville apaisée, pouvoir circuler en sécurité, etc. Avec des poids lourds éparpillés dans la ville (comme le montre l’expérience des étés passés), c’est une menace supplémentaire qui pèsera, une fois encore, sur les piétons et les cyclistes — et je pense particulièrement ici à la jeunesse qui n’a pas la chance de partir en vacances.

J’aimerais donc savoir si d’autres hypothèses ont été envisagées par (avec ?) la Région et, le cas échéant, pourquoi elles ont été écartées.

J’aimerais aussi savoir si des fermetures aussi longues sont réellement indispensables et pour quelles raisons.

J’aimerais aussi comprendre pourquoi, considérant tout ce qui précède, les mesures d’accompagnement et les alternatives semblent aussi faibles. Pourquoi, par exemple, la Région n’a-t-elle pas sollicité la SNCB afin de renforcer l’offre de trains pendant la durée du chantier ? Pourquoi, aussi, un système de verbalisation automatique des camions ne respectant par la déviation via Namur ne semble pas avoir été mis en place, système qui pourrait soulager notre brigade motocycliste qui sera une nouvelle fois fortement sollicitée cet été ?

D’avance, je vous remercie pour vos réponses,

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège