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Le sens de la marchandisation à l’Ecole ?...

4 août 2018, 12:33, par Ugo Marchand

Bonjour à toutes et tous,
Je me permets ce billet suite à la lecture de cet article revendiquant une plus grande fermeté auprès des pouvoirs organisateurs pour amenuiser au maximum l’invasion publicitaire dans des lieux publics tels que les écoles, ainsi que sur cette propension d’un esprit « commercial » au sein de ces entités pour tenter d’attirer un maximum d’élèves (ou d’inscriptions ?) sans garantie d’une qualité de service en cours d’année (cf. les diverses formes efficaces d’immersions linguistiques).
Qui pensé-je être pour venir inscrire ici mes positions citoyennes dans un univers où je n’ai pas forcément à faire valoir une place majeure ? (je ne suis ni père, ni enseignant...) : j’aime l’idée que l’école puisse être un mini-monde fait d’intentions et de souhaits d’inclusion sociale et de socialisation en collectivité. Or, au sein même de ces lieux semi-publics (les écoles ne sont pas encore des moulins !), nous nous devons de constater qu’une tranche de la population puisse devenir plus une "entrave" qu’une ressource dans le rapport entretenu avec les missions de l’Ecole. Dès lors, cette dernière peut développer quelques résistances à concrétiser des objectifs subséquents à ses missions, ou encore à son projet pédagogique de peur de se trouver elle-même en situation de faillite… J’extrapole ici à l’excès mon fatalisme en imaginant des établissements qui tâcheraient de minimiser la présence du « mauvais client » pour garantir l’excellence de vente de son produit de terroir…
Mais quel est le sens offert par l’Ecole à son projet pédagogique ? En est-elle réellement la détentrice première du fond et de son intention sociale, ou ce projet est-il plutôt un recueil de bonnes intentions soutenues ou non par des détenteurs d’autorité qui ne participent que de loin au Quotidien de ces établissements scolaires ? Pour ma part, je reste convaincu que si un pouvoir organisateur reste l’organe suprême de décision et de sacralisation de l’Intention de l’Ecole, il ne peut se défaire de ces acteurs de terrain qui sont les témoins premiers des besoins de l’Ecole pour répondre à des manques localisés géographiquement.
Un quartier de ville n’en est pas un autre, et apporte son lot spécifique ET de contraintes, de freins à la réalisation d’objectifs pédagogiques MAIS AUSSI de potentielles ressources qu’il serait judicieux peut-être de réunir sous ce bastion que pourrait être l’Ecole (ici de quartier, de village)... Depuis presque vingt ans parcourus comme stagiaire puis comme contractuel sporadique, j’aspire personnellement à des établissements scolaires qui soient autant des refuges de maturation et de développement des enfants, que des entités soutenantes d’une population adulte parentale qui se présenterait autant avec ses besoins que ses ressources. Encore une fois, et dans l’idée de l’Ecole "mini-Société", ces établissements organisés pour garantir une excellence d’instruction et de maturation pourraient devenir des espaces sociaux de rencontre non d’une clientèle consommatrice, mais d’une population directement concernée par le devenir de notre environnement social.
Le statut de parent et les rôles d’enseignants, de formateurs, d’instructeurs ne conditionnent a priori en rien la construction d’un lien mercantile entre l’Ecole et la Société. Vouloir contrer la marchandisation au sein des établissements scolaires ne peut s’envisager selon moi que par la construction d’un autre type de lien qui amenuise le pouvoir du Client mais qui puisse valoriser à nouveau la contribution du parent et du professionnel citoyen… Et d’imaginer d’autres présences pertinentes qui viennent participer à l’aboutissement de projets et d’intentions socio-pédagogiques.

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