Refuser la marchandisation de l’école

La marchandisation de l’enseignement

Nous constatons une tendance à mettre en concurrence les différentes écoles. Non seulement entre les réseaux mais aussi à l’intérieur du même réseau où les projets pédagogiques sont de plus en plus introduits non pas sur base de leur propre valeur mais plutôt comme argument pour attirer les élèves. Ceci risque donc de créer un enseignement à plusieurs vitesse où tous n’auraient pas accès à la même qualité d’enseignement.

Pour VEGA, un des rôle principaux de l’enseignement est de développer l’esprit critique chez les enfants afin qu’ils soient le mieux équipés possible pour trouver leur place et s’épanouir dans un monde d’information surabondante et de qualité douteuse. Nous craignons cependant que les évaluations d’écoles basées sur le résultat de leurs élèves à des tests standardisés ne conduisent à s’éloigner de cet objectif de la formation de l’esprit critique pour se consacrer uniquement aux matières incluses dans les tests standards.

VEGA est favorable à un apprentissage des langues de qualité. Il est cependant regrettable que l’enseignement en immersion ne soit réservé qu’à une minorité d’élèves, pour la plupart socialement favorisés. En ce sens, nous proposons de réfléchir à un principe d’immersion partielle (un jour par semaine) et à l’organisation de classes de dépaysement en immersion pour tous les établissements en remplacement du système à deux vitesses actuel. Ce système devrait être adapté pour inclure les élèves qui ne parlent pas français à la maison.

La publicité, les actions commerciales

Nous tenons aussi à ce que l’interdiction de la publicité au sein des écoles soit scrupuleusement respectée. Une alternative doit par exemple être recherchée aux distributeurs de boissons de marque.

Les directeurs d’école sont actuellement libres d’accepter ou non les propositions commerciales que les entreprises privées leur font. Nous considérons que cela devrait toujours passer par le pouvoir organisateur et pour notre part, nous restons opposés à toute forme de publicité à l’école.

 

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Les commentaires postés par les internautes


Le sens de la marchandisation à l’Ecole ?...

Posté le 4 août 2018, par Ugo Marchand

Bonjour à toutes et tous,
Je me permets ce billet suite à la lecture de cet article revendiquant une plus grande fermeté auprès des pouvoirs organisateurs pour amenuiser au maximum l’invasion publicitaire dans des lieux publics tels que les écoles, ainsi que sur cette propension d’un esprit « commercial » au sein de ces entités pour tenter d’attirer un maximum d’élèves (ou d’inscriptions ?) sans garantie d’une qualité de service en cours d’année (cf. les diverses formes efficaces d’immersions linguistiques).
Qui pensé-je être pour venir inscrire ici mes positions citoyennes dans un univers où je n’ai pas forcément à faire valoir une place majeure ? (je ne suis ni père, ni enseignant...) : j’aime l’idée que l’école puisse être un mini-monde fait d’intentions et de souhaits d’inclusion sociale et de socialisation en collectivité. Or, au sein même de ces lieux semi-publics (les écoles ne sont pas encore des moulins !), nous nous devons de constater qu’une tranche de la population puisse devenir plus une "entrave" qu’une ressource dans le rapport entretenu avec les missions de l’Ecole. Dès lors, cette dernière peut développer quelques résistances à concrétiser des objectifs subséquents à ses missions, ou encore à son projet pédagogique de peur de se trouver elle-même en situation de faillite… J’extrapole ici à l’excès mon fatalisme en imaginant des établissements qui tâcheraient de minimiser la présence du « mauvais client » pour garantir l’excellence de vente de son produit de terroir…
Mais quel est le sens offert par l’Ecole à son projet pédagogique ? En est-elle réellement la détentrice première du fond et de son intention sociale, ou ce projet est-il plutôt un recueil de bonnes intentions soutenues ou non par des détenteurs d’autorité qui ne participent que de loin au Quotidien de ces établissements scolaires ? Pour ma part, je reste convaincu que si un pouvoir organisateur reste l’organe suprême de décision et de sacralisation de l’Intention de l’Ecole, il ne peut se défaire de ces acteurs de terrain qui sont les témoins premiers des besoins de l’Ecole pour répondre à des manques localisés géographiquement.
Un quartier de ville n’en est pas un autre, et apporte son lot spécifique ET de contraintes, de freins à la réalisation d’objectifs pédagogiques MAIS AUSSI de potentielles ressources qu’il serait judicieux peut-être de réunir sous ce bastion que pourrait être l’Ecole (ici de quartier, de village)... Depuis presque vingt ans parcourus comme stagiaire puis comme contractuel sporadique, j’aspire personnellement à des établissements scolaires qui soient autant des refuges de maturation et de développement des enfants, que des entités soutenantes d’une population adulte parentale qui se présenterait autant avec ses besoins que ses ressources. Encore une fois, et dans l’idée de l’Ecole "mini-Société", ces établissements organisés pour garantir une excellence d’instruction et de maturation pourraient devenir des espaces sociaux de rencontre non d’une clientèle consommatrice, mais d’une population directement concernée par le devenir de notre environnement social.
Le statut de parent et les rôles d’enseignants, de formateurs, d’instructeurs ne conditionnent a priori en rien la construction d’un lien mercantile entre l’Ecole et la Société. Vouloir contrer la marchandisation au sein des établissements scolaires ne peut s’envisager selon moi que par la construction d’un autre type de lien qui amenuise le pouvoir du Client mais qui puisse valoriser à nouveau la contribution du parent et du professionnel citoyen… Et d’imaginer d’autres présences pertinentes qui viennent participer à l’aboutissement de projets et d’intentions socio-pédagogiques.

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