Vega veut fusionner les communes du Grand Liège

LIEGE. Tournant le dos à l’actuel «club des bourgmestres», Vega propose une entité de 400.000 habitants résultant de la fusion de 8 communes de la couronne liégeoise. «Économiquement, ça tient la route», déclare Bernard Jurion (ULg)

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Faute de décret ou d’autres articles de loi consacrant l’existence institutionnelle d’une entité supracommunale, la communauté urbaine liégeoise se limite aujourd’hui à un « club de bourgmestres et de députés provinciaux » baptisé « Liège Europe Métropole » qui couvre le territoire de la province de Liège.

Pour le parti Vega, non seulement cette ASBL ignore la question démocratique (pas de publicité des débats, structure de droit privé, délégation au 4e degré) mais elle flirte avec la légalité. « Si elle est de droit public, elle ne respecte pas le code de la démocratie locale, si elle est de droit privé, la désignation d’agents communaux travaillant en son sein nécessite une délibération au conseil communal. Cela n’a pas été le cas », souligne le conseiller communal Vega François Schreuer.

Vega sort de son chapeau une proposition a priori provocatrice mais non dénuée d’intérêt : fusionner les huit communes de la couronne liégeoise (1) en une entité de 400.000 habitants, à l’instar de ce qui a été fait à Anvers, en 1974. « Près de 10 % de la population wallonne, c’est une taille critique pour mener des projets d’envergure. Contrairement à l’ASBL « Liège Europe Métropole » cette nouvelle entité serait pourvue d’un pouvoir fiscal et de conseillers élus démocratiquement », déclare François Schreuer. « Nous proposons, comme à Anvers, des conseils de district ou de quartier (10 à 20.000 habitants) qui permettraient de continuer à mener des politiques plus locales tout en développant la participation citoyenne », ajoute Pierre Eyben, de Vega.

L’économiste Bernard Jurion (ULg) juge la proposition intéressante. « Économiquement, cette fusion permettrait de rééquilibrer le partage des coûts de la gestion communale. Depuis les années 80, les revenus des habitants de la commune sont inférieurs à la moyenne de l’arrondissement . Or, la commune centre a des charges supplémentaires liées à la fonction de centralité dont les habitants situés en périphérie profitent sans y contribuer via la fiscalité. Fusionner, oui, mais en gardant les aspects de proximité à l’instar des conseils de district d’Anvers ».

À noter que Vega formule la même proposition pour Verviers qui fusionnerait avec les communes proches de manière à obtenir une masse critique de 90.000 habitants.

(1) Celles qui ont une densité supérieure à 800 habitants/m2 : Ans, Beyne-Heusay, Fléron, Chaudfontaine, Herstal, Saint-Nicolas, Seraing et Liège.

 

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