«Théroigne de Méricourt»: le nom de la nouvelle passerelle liégeoise?

Le conseiller communal François Schreuer a proposé le nom d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt pour baptiser la nouvelle passerelle, qui prend place entre le quai de Rome et le parc de la Boverie. D’éminents universitaires soutiennent l’idée…

B.H.
«Théroigne de Méricourt»: le nom de la nouvelle passerelle liégeoise?
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Qui sont les Liégeois qui se souviennent d’Anne-Joèphe Théroigne de Méricourt? Son nom n’évoque rien pour beaucoup, elle fut pourtant une figure majeure du féminisme et de la Révolution française. Née dans l’ancienne principauté de Liège, à Mourcourt (près de Hotton), elle est décédée en 1817 à Paris. Alors que le bicentenaire de sa disparition approche, pourquoi ne pas lui rendre hommage?

Le conseiller communal liégeois François Schreuer (Vega) a proposé voici quelques jours au collège communal de retenir le nom «Théroigne de Méricourt» (ou «Terwagne», pour respecter l’orthographe wallonne) et de l’attribuer à la nouvelle passerelle qui enjambera la Meuse entre l’esplanade des Guillemins et le parc de la Boverie, d’ici moins d’un an.

Une bonne idée? Une petite trentaine d’universitaires de haut vol ont en tout cas décidé d’appuyer la requête de François Schreuer, en envoyant à leur tour un courrier à l’autorité politique liégeoise.

On l’appelait «La Belle Liégeoise»

C’est Pascal Durand, professeur ordinaire au département des Arts et Sciences de la Communication qui en est à l’initiative. Le courrier est signé par des personnalités comme le professeur Jacques Dubois, le recteur honoraire Arthur Bodson, le sémiologue Jean-Marie Klinkenberg ou d’autres professeurs et chargés de cours tels que Christine Pagnoulle, Marc-Emmanuel Mélon et Juliette Dor.

«Fille de notre région, Théroigne a été une figure marquante de la Révolution française. Elle a participé à la prise de la Bastille, elle était en tête du cortège qui alla réclamer à Versailles le retour du roi à Paris. Pendant la Révolution, on la surnommait “la Belle Liégeoise”», rappelle le groupe de professeurs.

«Son rôle dans la chute de l’absolutisme de droit divin et dans le succès des idées de liberté, d’égalité et de fraternité – auxquelles les Liégeois ont adhéré quelques années après les Français – a été important. Elle a défendu une position républicaine, contre les royalistes mais également contre la plus grande partie de la bourgeoisie, à qui elle s’est notamment opposée parce que cette dernière souhaitait que les femmes restent au foyer.» En plus d’incarner une figure historique, c’est aussi une personnalité féminine qui pourrait donner son nom à un ouvrage d’art, dans une ville où ce sont très majoritairement des noms d’hommes qui sont choisis en matière de toponymie.

La décision n’est pas encore prise

Quoi qu’il en soit, le nom de la future passerelle n’a pas encore été adopté. Il reviendra au conseil communal de Liège de l’approuver en temps et en heure, suite à une suggestion qui émanera de la sous-commission de toponymie de la Ville de Liège.

Diverses idées pourraient encore être suggérées. On se souvient notamment que le Comité Nelson Mandela de Liège avait proposé le nom de feu le président sud-africain, suite à son décès.

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