Depuis que le projet de vente de la cokerie est connu, la question se pose: où se trouve le point d'équilibre entre le social et l'environnemental? Entre l'économie et l'écologie? Ce genre d'outil pollue. Des rejets de poussières se justifient peut-être pour sauver un bassin sidérurgique, mais pour garder deux à trois cents emplois seulement?
A ce débat, la coopérative Vega apporte sa réponse. Sous forme de chiffres. Les chiffres d'une étude menée voici quatre ans par l'institut scientifique de service public qui a mis en évidence une forte pollution au benzopyrène, une molécule hautement cancérigène. La norme européenne est d'un nanogramme par mètre cube. Dans le voisinage de quelques kilomètres de la cokerie, sur l'autre rive, les analyses ont mesuré des taux sept fois plus élevés en été, cinq fois plus élevés en hiver.
Certes, les éventuels repreneurs annoncent des investissements de mise en conformité, mais étalés sur plusieurs années. Et, pour les verts de gauche, ce n'est pas le seul problème. Dans le montage prévu par ArcelorMittal, il est prévu que l'assainissement des sols ne soit supporté ni par le vendeur, ni par l'acquéreur, mais ... par la Région wallonne. Une manière, pour la multinationale, de se débarrasser d'une dépense pourtant à sa charge en fonction des décrets.
Faut-il brader la santé de la population et obérer les finances publiques pour le maintien de la cokerie? La question risque, très bientôt, de se poser avec acuité.
M. Gretry
