Développer une autre politique de sécurité

Le débat sur la sécurité est omniprésent dans les campagnes électorales. La surenchère sécuritaire menant à continuellement augmenter le nombre de policiers, de caméras de surveillance et de protections physiques des agents publics déshumanise l’espace public en ajoutant des barrières entre les gens et démontre de facto son incapacité à résoudre les problèmes posés.

Nous voulons renforcer la confiance des citoyens et leur pouvoir d’action sur les problématiques de violence et d’insécurité.

La sécurité est avant tout une question de société. Et si personne ne saurait prétendre que le sentiment d’insécurité ne découle pas de situations concrètes de menace, il faut admettre l’importance du facteur psychologique, facteur bien exploité, par ailleurs, par des formations d’extrême droite qui cherchent, en l’alimentant, à tirer parti du « climat » d’insécurité ainsi créé.

Il en découle que les réponses purement « techniques » à l’insécurité s’avèrent insuffisantes, que si la répression des délits est une fonction indispensable de la puissance publique, le « discours répressif » à outrance, en occultant les causes de la délinquance, se prive des moyens pour la dépasser et contribue ainsi à entretenir l’insécurité, que le « discours sécuritaire » est souvent, lui-même, un facteur d’insécurité.

C’est pourquoi VEGA souhaite :

  • Favoriser les initiatives créant de la solidarité et de la réflexion pour les personnes se sentant vulnérables, initiatives qui tenteront de faire émerger des revendications basées sur leur vécu et de les rassembler autour d’actions collectives (exemple : « La marche des salopes »).
  • Favoriser les « marches exploratoires » engagées par les mouvements associatifs avec des publics fragilisés (femmes, personnes âgées, personnes handicapées), marches visant à évaluer le sentiment d’insécurité au travers de la ville et à provoquer un écho dans le débat politique local puis dans la politique communale.
  • Organiser la formation systématique des agents des services publics qui sont en contact avec le public (les chauffeurs de bus, par exemple) à la gestion non-violente des conflits.
  • Organiser la mise en place de modules de formation pour tous les citoyens intéressés, en vue de multiplier, sur le terrain, la présence d’intervenants susceptibles de désamorcer, par le dialogue, des situations conflictuelles.
    L’insécurité n’est pas qu’un « sentiment ». Elle découle bien, aussi, de violences, menaces et actes délictuels bien concrets que la société se doit de prévenir, poursuivre et réprimer. En la matière VEGA souhaite aussi que soit favorisée la lutte contre des violences moins visibles.

Aussi, plutôt qu’une augmentation des effectifs policiers, VEGA plaide pour une utilisation plus rationnelle des moyens déjà consacrés à cette réalité et notamment pour une politique visant à accroitre la confiance citoyenne dans la police signifiant :

  • Plus de patrouilles à pied et à vélo. Les patrouilles en voiture imposent une relation entre les policiers et leur environnement qui ne favorise pas les échanges avec la population. Plus de police de proximité renforce le sentiment de sécurité, dissuade des comportements inciviques et permet un meilleur contact avec la population. Nous plaidons pour un nombre plus important de patrouilles à pied et à vélo.
  • Une police exemplaire. Les cas de violences policières sont heureusement rares, mais la confiance de la population dans la police nécessite qu’il ne puisse planer aucun doute sur l’esprit civique de ses membres. Nous souhaitons que toute plainte mettant en cause l’attitude de la police soit minutieusement étudiée sans attendre et que les mesures nécessaires, disciplinaires et organisationnelles soient prises rapidement afin de désamorcer le conflit au plus vite et de prévenir de nouveaux incidents. Des actes inacceptables de violences policières à l’encontre de personnes d’origine étrangère et de sans-papiers (descentes de police massives et intempestives, arrestations massives, arrestations arbitraires, contrôles d’identité abusifs, attitudes discriminatoires...) ainsi qu’à l’encontre de personnes solidaires avec les sans-papiers (répressions musclées de manifestations) sont rapportés dans diverses communes et localités du Royaume. VEGA sera particulièrement vigilante sur ce point et dénoncera de tels comportements inacceptables s’ils se produisent à Liège. VEGA veillera toujours à rappeler que les sans-papiers doivent être traités avec dignité.
  • Peloton anti-banditisme : une intervention dans le cadre strict de sa mission. La police locale de Liège compte dans ses rangs un peloton anti-banditisme qui a pour mission d’intervenir dans toutes les situations à caractère violent ou potentiellement dangereuses. Ce peloton est l’intervenant prioritaire en cas de situations où une arme est signalée ou susceptible d’être utilisée. Les agents du PAB sont entraînés à utiliser des techniques de défense et d’arrestation « musclées ». Trop souvent, cette unité intervient pour des situations ne présentant que peu de risques, notamment lors de fins de soirées festives ou pour mettre fin à une manifestation ne présentant aucun caractère violent. Ce sont ces interventions que nous considérons comme non-adaptées aux situations visées. VEGA souhaite que le peloton anti-banditisme ne soit utilisé que dans la limite stricte de ses missions, lorsque la situation présente réellement un danger sérieux pour des vies humaines.
  • Rationalisation du recours aux caméras de surveillance. De nombreuses études ont montré que la vidéo-surveillance ne constitue pas une réponse appropriée aux phénomènes délictueux : coût considérable, effet dissuasif quasi-nul,... Nous réclamons donc que l’usage de cet outil soit minutieusement étudié en fonction de sa réelle utilité. Les caméras inutiles devront être retirées.

relu par AM

 

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Les commentaires postés par les internautes


Une politique de sécurité

Posté le 30 août 2012, par katreen

simple, clair, pas trop long, à la portée de tous.Voici mon premier sentiment aprés lecture.

Sans en etre, mais parce que déjà confrontée au travail de la police, il serait juste de faire le point sur l’organisation administrative des policiers. Il serait urgent de simplifier le travail administratif.

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Une politique de sécurité

Les déplacements urbains en ville effectués avec aisance peuvent aussi dynamiser la fin de journée et avoir un impact positif sur le sentiment de (in)sécurité.

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